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Le sel de la connaissance

Chap. 2 de "Pluie de Jais"

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17 nov. 2015 - 23:35

Le sel de la connaissance est le chapitre 2 du récit "Pluie de Jais" débuté par Cho et Cassiopée. Vous pouvez contacter les auteurs dans l'aparté dédié.

Résumé :

Zalyna et Cassiopée poursuive leur quête sur leurs passés, inconnu pour l'une, oublié pour l'autre. Au cours de leurs recherches, ils rencontrent de nouveaux compagnons dont les buts personnels peuvent rejoindre leur objectif. Débute alors une nouvelle aventure à la poursuite de Yulda K'enr et, ils l'espèrent, des réponses à leurs multiples questions.

Les auteurs :

Tephra est joué par Téclis
Nayima est jouée par Méli
Cassiopée est jouée par Cassiopée
Zalyna et Onyx sont joués par Cho
Nogiel Yenmorë est jouée par Légion

Couleurs des dialogues :


Tephra : #EDB739
Nayima : #9EFD38
Cassiopée : turquoise
Zalyna : #cc55cc
Nogiel Yenmorë : #cd5c5c


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Message posté le 14:09 - 18 nov. 2015

Méli a écrit :

Nayima arriva à Galeon en milieu de matinée; la fin tant attendue d'un long voyage épuisant depuis Belle Alliance. Elle souhaitait se reposer mais des idées défaitistes profitaient de sa fatigue pour la tourmenter. Elle prit donc le chemin de Beauport dans le but d'y laisser traîner ses oreilles.

Le temps était au beau fixe grâce à un petit vent marin qui éloignait les quelques nuages. La jeune femme décida de s'arrêter à une auberge qui présentait une terrasse où étaient déjà attablés de nombreux clients.
Elle s'installa près d'un groupe qui discutait vivement et suffisamment fort pour qu'elle puisse suivre la conversation.

Malgré elle, la jeune femme les entendit s'indigner de nombreux vols non résolus. Selon eux, les méfaits duraient depuis de nombreuses années et une sorte de mythe s'était créé autour d'un voleur aux capacités extraordinaires, capable de traverser les murs et les meilleures protections sans laisser de traces.

Nayima ne put retenir un rire discret, c'était Galeon !, comment les habitants pouvaient être surpris de vols ! Son repas fut rapidement servis et elle prit plaisir à écouter ses voisins poursuivre sur différentes rumeurs autour de la ville.

L'auberge La Trouvaille semblait très correcte et assez confortable, et le repas proposé avait été assez copieux et bon pour le prix demandé, la jeune femme décida d'y prendre une chambre pour quelques jours. Le ventre plein, le corps fourbu du voyage, elle s'allongea sur son lit pour une petite sieste.

Ses pensées moroses vint à la tourmenter à nouveau. Le désespoir provoqué par l'échec avec les mages à Belle Alliance l'oppressait. Elle avait en permanence ce besoin de poursuivre la route à la recherche de quelque chose. Mais elle ignorait toujours quel était ce quelque chose. Ses souvenirs restaient inaccessibles et pourtant si proches qu'elle avait parfois l'impression d'en capter quelques échos mais trop brièvement.

Elle s'endormit sur ces noires pensées, le sommeil agité par des rêves de Dragons qui tombaient du ciel.



Téclis a écrit :

L'eau perlait lentement, goutte après goutte, dans la sombre cavité creusée à même la roche. Il n'y avait pas un bruit, exceptée une douce respiration.

Un monceau d'objets rutilants trônait au centre de ce minuscule havre de quiétude, formant une nasse où se mêlaient l'or, l'argent et les métaux de moindre valeur. Des colliers, des boucles d'oreilles, des pièces de monnaie, des stylos, des gemmes mais aussi des fermoirs ou de jolies clés ouvragées constituaient la majorité de ce trésor, amassé au fur et à mesure du temps. Dans un coin sec, on trouvait même une boîte à musique et un rouleau de tissu soyeux. On se serait cru dans une reproduction de l'une des pièces représentées dans de gros livres de contes pour enfants, servant à illustrer les salles des coffres des puissants royaumes de jadis. Et il y avait bien un roi qui régnait ici...

Un œil dénué de tout iris, de toute pupille, s'ouvrit soudainement. Sa couleur n'était pas sans rappeler l'or en fusion, éclairant légèrement les écailles pourpres qui protégeaient la tête de son propriétaire. Avec une grâce féline, Tephra se leva et examina les alentours.

Sa queue fouetta l'air, manifestant son agacement de s'être réveillé huit décades de battements de cœur trop tôt, et ce de manière inexplicable. Qu'importe, il mettrait ce temps à profit pour agrandir son si beau trésor !

Le dragonnet leva sa tête jusqu'au plafond, qui devait se situer à environ un mètre du sol, et posa son bec contre la roche. Il s'arrêta de respirer pendant un moment et écouta... Apparemment, aucun bruit dans les environs ni vibration d'aucune sorte. Il était seul. Maintenant qu'il se savait toujours en sécurité, il entreprit, d'un coup d'œil, de faire l'inventaire de son trésor. Tout semblait être parfaitement à sa place, cependant, pour la forme, la créature brassa plusieurs fois le tout afin de s'assurer que rien ne manquait. Les griffes balayèrent les bijoux pour former une couche raisonnablement esthétique.

Une fois ces menus détails réglés, la petite silhouette fila dans l'un des tunnels attenant à la cavité. Le boyau était irrégulier, étriqué, mesurant parfois moins de cinquante centimètres de diamètre. Plusieurs carrefours possédaient des voies sans issues ou qui se perdaient dans des dédales labyrinthiques : certaines avaient été creusées par plaisir, d'autres en vue d'égarer un éventuel intrus.

Au bout d'une dizaine de minutes, Tephra déboucha dans une nouvelle zone, nauséabonde. Ici, son tunnel communiquait avec les égouts de la vaste cité du-dessus. Il faudrait redoubler de prudence dans ce lieu : il contenait des choses qu'un jeune dragonnet devait s'abstenir de croiser. Son regard doré observa les alentours d'un air inquisiteur, avant que son possesseur ne se jette en avant comme une flèche en se faufilant, à la manière d'un serpent, près des murs. Un couloir, puis un autre ; suivi d'un virage pour éviter un croisement où vivait une huit-pattes plus grosse que lui ; un peu d'escalade dans un conduit avant de parvenir à un nouveau boyau que Tephra avait foré lui-même et qui se scindait en une multitude de ramifications conduisant aux caves des habitations de la surface.

Le dragonnet fit appel à sa mémoire : il lui fallait une bâtisse qu'il n'avait pas visitée depuis longtemps. Après un court laps de temps, trois choix s'offrirent à lui : un manoir, une distillerie et un nid de deux-pattes que ceux-ci nommaient "auberge". Encore, une fois, et au grand dam de son instinct ; la créature à écailles se dirigea vers l'auberge alors qu'elle était presque sûre que le manoir recelait plus d'objets brillants. L'excursion ne fut pas très ardue.

Poussant du bout du museau un vieux tonneau, derrière lequel il avait caché l'accès à ses souterrains, le dragonnet s'introduisit dans la cave de l'établissement. Ca sentait la viande d'asservis ici : poitrines de porc fumées, lamelles de bœufs séchées et poissons salés. Aucun intérêt pour le moment. En haut de l'escalier, Tephra tomba sur un chat qui lui rendit son regard doré et perçant. Aucun son ne fut émis et chacun alla de son coté : le félin en bas pour déguster un poisson, le voleur en haut pour assouvir son amour pour les trésors.

Beaucoup de deux-pattes dormaient derrière des battants de bois. Les premières chambres visitées furent celles dont le propriétaire empestait l'alcool. Promptement, Tephra accomplit son œuvre et remplit sa cavité stomacale secondaire, réservée à ce que son corps devrait recracher, d'un bon butin. Entre autres, une belle boucle de ceinture en argent et le contenu d'une bourse bien remplie. Plutôt prudent, et fier de ses larcins, le dragonnet allait s'en aller jusqu'au moment ou une odeur titilla ses capacités olfactives : l'effluve caractéristique d'un, ou d'une, oreille-de-lynx. Cette race, aux représentants de plus en plus rares, possédaient une fragrance qui rappelait le souffle du vent dans les arbres. Mieux encore, c'étaient de fins orfèvres.

Malheureusement, leurs sens auditifs étaient tellement développés qu'il était hasardeux de tenter de les surprendre, notamment en forçant une porte. Cependant, Tephra avait plus d'un tour dans ses griffes. Il redescendit au rez-de-chaussée, évalua le nombre de deux-pattes dans la salle commune, trois inconstants attablés loin d'ici et une femelle orgueil-d'airain au bar. Ce serait facile.

Louvoyant entre les chaises pour ne pas être vu, le dragonnet rejoignit la cheminée et s'engouffra dans le conduit en le remontant sans être vu. Il entendit parler les inconstants derrière lui mais ceux-ci ne devaient avoir guère remarqués plus qu'une ombre devant les braises mourantes du feu. Arrivé plus haut dans le conduit, Tephra emprunta un passage secondaire qui courait dans les murs entre les chambres servant à redistribuer la chaleur dans le bâtiment. S'aidant de son odorat, en faisant fi de l'odeur de suie et de déjections de souris, il s'orienta en direction de la chambre de l'oreille-de-lynx.

Une fois arrivé à coté, il entreprit de faire jouer très discrètement l'une des pierres de l'édifice en dégageant le mortier qui l'entourait à l'aide de ses griffes. Le grattement semblait imperceptible. Une fois son travail accompli, avec toutes les précautions du monde, le dragonnet entra.

Une douce lueur lunaire filtrait par la fenêtre. La silhouette allongée sur le lit correspondait aux formes gracieuses propres aux oreilles-de-lynx, dont la respiration lente indiquait qu'elle était assoupie. Il l'observa. Une femelle apparemment, aux longs cheveux châtains. Les reflets d'or dans ces derniers rappelèrent à Tephra sa quête et l'objet de son impromptue visite. Il commença donc à fureter à droite, à gauche. C'est alors que l'inexplicable se produisit.

Il y eut un bruissement. Le dragonnet tourna son regard doré pour rencontrer, à deux enjambées de là, celui bleu clair, presque cristallin, de l'elfe. L'instant de silence parut durer une éternité.


En train d'élever un griffon...
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Message posté le 22:52 - 22 nov. 2015

Quelques mois d'égarement dans le vaste Ter Aelis sans piste fiable à suivre.
Les vagabondages de Cassiopée l'avait menée au delà du grand Duché. Ses pas n'étaient plus simplement guidés par les étoiles, elle écoutait et entendait les érudits qu'elle rencontrait sur sa route.
Yulda K'enr, la grande Marcheuse de la Racine laissait peu de marques le long de son chemin mais les quelques informations glanées sur son dernier périple guidait la route de Cassiopée vers Galeon.
Ralentie par son âge plus que vénérable, la vieille femme Kor avançait lentement. Elle avait ainsi donné une chance à Cassiopée de trouver une trace qu'elle pouvait enfin suivre avec certitude.
De peur de la perdre encore, Cassiopée avait fait envoyer un pigeon sélectionné par le grand Cha' pour prévenir Zalina afin que la jeune femme la rejoigne dans la cité portuaire. Elle y avait laissé toute sa fortune et se retrouvait le ventre vide devant une ville qui n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Avant d'entrer dans la cité, Cassiopée avait grimpé un môle qui surplombait le grouillement humain qu'elle était encore. Galeon n'était plus l'immense citadelle aux puissantes fortifications de ses souvenirs lointains. Mais Galeon n'était plus, non plus la ville brûlante et hurlante que sa mémoire n'avait pû complètement effacer. La vie lui envoyait les odeurs des épices par bouffées et le parfum de la mer ne cachait pas les relents nauséeux des dédales de rues. Le palais du régent contrastait sauvagement avec la misère de l'arrière port. Mais la ville prenait de la couleur dans son environnement. Les fleurs aimaient l'or et le marbre et les riches demeures étalaient leur appâts laiteux sur ses flancs.

Où donc se trouvait Yulda K'enr là dedans ?

Dame blanche dans le soleil crépusculaire, Cassiopée passa les portes de la cité, un peu perdue et ne sachant pas trop où se diriger pour passer la nuit.
Passant près d'une échoppe, elle sourit au boulanger. Et d'une main gracile, lui dédia un chemin étoilé. Le geste était habile et appelait le rêve. Pendant ce temps, l'autre, maligne, attrapait un gros pain vite caché dans l'éclat de sa robe. L'homme, charmé par la vision, lui sourit en retour. Le vol n'avait été qu'un instant de douceur.
Elle se dirigea vers le port où elle espérait trouver Zalina.


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Message posté le 15:41 - 23 nov. 2015

Zalyna n'aurait su dire depuis combien de temps ils volaient. D'après Onyx, ils n'allaient pas tarder à apercevoir Galeon. Elle était éreintée. C'était la première fois qu'elle quittait Eschorie et qu'elle faisait un si long voyage en compagnie d'Onyx. Elle le sentait fatigué, lui aussi, bien qu'il essayait de le cacher.

La ville apparut enfin au loin et Onyx se posa sur le sol. Le reste du voyage se fit au trot, elle avait trop peur d'attirer l'attention sur eux. Tout lui était inconnu en dehors de sa forêt, elle préféra rester prudente.

Elle déambula dans les rues de la ville tout en essayant de repérer Cassiopée. Elle savait qu'elle était là quelque part. Onyx l'avait senti.
Zalyna décida de continuer à pied et d'interroger les passants pour voir si quelqu'un avait vu une femme répondant à la description de la Dame. Elle avait hâte de la revoir, cela faisait si longtemps... Visiblement, personne ne l'avait vue dans les parages. Etrange. Elle s'apprêta à rebrousser chemin lorsqu'un commerçant l'interpella. Il affirmait l'avoir vue partir en direction du port. Elle remercia l'homme chaleureusement et chercha Onyx du regard. Pas de trace de l'étalon. Elle l'appela par la pensée et le localisa, à quelques mètres de là, dans une ruelle voisine.
Lorsqu'elle l'eut en visuel, elle s'aperçut qu'il n'était pas seul. Une jument couleur crème se tenait juste à côté de lui. Elle avait trouvé bizarre de sa part de ne pas obtenir de réponse à ses appels, elle connaissait maintenant l'origine de sa distraction... "Une jument, vraiment...!" pensa-t-elle.

Elle s'approcha et vit que la jument était attachée. Son maître avait du s'arrêter dans un pub ou une auberge dans les alentours. Elle observait la bête avec une attention toute particulière, perdue dans ses pensées... Elle avait toujours trouvé que les autres chevaux étaient petits par rapport à Onyx. Elle avait attribué cela à la couleur de son pelage, d'un noir de jais aussi profond que ses cheveux à elle, qui lui donnait ce côté majestueux. Mais aujourd'hui c'était différent. Elles les avaient tous les deux devant elle, elle pouvait facilement comparer. Ce n'était pas un effet d'optique dû à sa couleur, Onyx était bien plus grand et imposant que la jument adulte qui se trouvait à côté de lui.

Elle secoua la tête et dirigea à nouveau ses pensées sur Cassiopée. Ce n'était pas le moment d'être distraite. Elle caressa l'encolure d'Onyx.

- Je l'ai trouvée mon beau, viens.

Elle le chevaucha et galopa en direction du port.

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Message posté le 18:09 - 24 nov. 2015


Les cris d'un millier d'âme ... le désespoir ... des flammes ... un serpent noir ... les flammes qui forment des ailes ... Firiath ... des dragons qui tombent du ciel ... des cris de désespoir ... les dragons qui tombent du ciel mais n'atteignent jamais le sol ... un oeuf noir ...

Le cauchemar fut interrompu par de faibles cliquetis sans aucun souvenir ne reste. Nayima pesta intérieurement contre ce réveil indésirable. Maudit chat ... ne peut-il pas jouer ailleurs !

Alors que les cliquetis recommencèrent, excédée, l'elfe se leva brusquement pour se retrouver face à un DRAGON !

Le choc l'immobilisa, il paraissait bien petit mais nul doute qu'il s'agissait d'un dragon : aucun animal ne possède de telles caractéristiques, il est évident que ces grandes ailes pouvaient lui permettre de voler et que ces écailles rouges et ces imposantes griffes noires n'étaient pas là pour la déco.
Son regard fut vite attiré par les iris dorés qui recèlaient manifestement une grande intelligence. Une douleur poignante enserra le cœur de la jeune femme. Il lui sembla qu'elle devrait se rappeler de quelque chose mais elle n'arriva pas à atteindre l'information. Le vide dans son âme devint plus pesant encore et elle dut se secouer intellectuellement pour ne pas se laisser aller.

Nayima hésita sur la suite des événements. Il ne lui semblait pas très opportun d'attaquer ainsi à main nue. La nature avait clairement avantagé son adversaire. D'ailleurs, celui-ci ne faisait pas mine de bouger, il n'était pas utile de l'effrayer bêtement.

Elle se força à se détendre quelque peu, elle relâcha ses épaules et releva un peu sa posture afin qu'elle ne ressembla pas de trop à une position d'attaque. Le dragon l'observait précautieusement mais était toujours aussi immobile. N'y tenant plus, elle déclara :

- Tu es bien gros pour un chat tu sais !


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Message posté le 10:40 - 25 nov. 2015

Tu es bien gros pour un chat tu sais !

Un chat ?! Quelle idée saugrenue de le comparer à un vulgaire chat ! Pour manifester son agacement, Tephra poussa un très léger grondement qui, paradoxalement, aurait pu passer pour le ronronnement d'un félin. Pour autant, il se détendit sans baisser toute sa garde. Il était actuellement plus intrigué par cette oreilles-de-lynx qu'effrayé.

Dans toute autre situation, il aurait très certainement pris la poudre d'escampette -non pas par peur, naturellement, mais bien pour épargner la vie d'un deux-pattes, frêle et éphémère créature de la création. Cependant, cette femme était marquée par une trace, presque imperceptible, qui était familière au dragonnet. Cela l'incitait à prendre le risque de rester quelques temps.

N'en déplaise à l'oreilles-de-lynx, l'auguste présence d'un dragon avait un coût. Ce dernier commença à lentement avancer, pas à pas, vers le fond de la pièce, tout en décrivant un arc-de-cercle afin de rester à distance raisonnable de son hôte. Une fois arrivé au bout du lit, il bondit dessus et s'allongea confortablement : s'il fallait discuter, ou s'entretenir d'une quelconque manière avec cette femme ; autant bien s'installer.

Tephra cracha une pièce de monnaie en provenance de sa poche stomacale et commença à la mâchonner tout en fixant de son regard doré cette elfe, comme sa race la nommait elle-même. Bien que les dénominations draconiques (et les siennes) fussent les plus pertinentes pour qualifier chaque espèce de ce monde, il était considéré comme poli de désigner un individu selon les standards de sa propre langue. Il devait donc faire cet effort, pour quelques temps.

La queue écailleuse s'agita d'impatience. Derrière, la vitre de la fenêtre crissa lorsque le membre raya le verre. Il chercha une petite pique puis, d'une voix un peu amusée, ronronnante comme les braises d'un feu, il prit la parole dans la langue des dragons.

- Et toi tu es bien fluette pour une orc.


En train d'élever un griffon...
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Message posté le 22:38 - 30 nov. 2015

- Lâche ce sac, bon sang !

Le sac percé avait laissé une longue traînée de grains sur le quai avant que le docker qui le portait ne s'en aperçoive. Son acolyte l'avait stoppé net et ils cherchaient tous deux à rafistoler le sac avant de reprendre le transbordement et l'achever avant la nuit noire. L'horizon commençait à se recouvrir d'un voile sombre.
Cassiopée contemplait la scène tout en réfléchissant aux lieux à visiter pour retrouver la trace de Yulda K'enr. Il y en avait tant...
Elle n'entendit pas la marche feutrée de Zalyna qui s'approchait d'elle.

- Me voici Cassiopée, j'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps.


Ravie de voir sa compagne enfin à ses côtés, le poids de la quête prochaine lui parut soudain moins lourde.

- Non, Zalyna, je ne suis arrivée qu'en fin d'après-midi. Le temps de me détendre de ma longue marche. J'espère que pour toi aussi le voyage n'a pas été trop long. Tu viens de loin...

Elle se mit debout, quittant le l'écheveau de cordage savamment lové qui lui servait de siège. Un léger frisson la parcourut et se frotta les bras pour se réchauffer.

- Il commence à faire frais ! Que dirais-tu de passer la nuit à l'auberge ?


Elle chercha Onyx des yeux et le découvrit près d'une auge pleine à ras bord de foin frais au côté d'une magnifique jument bais aux allures de diva.

- D'ailleurs je crois qu'Onyx a trouvé de quoi ripailler. L'auberge qu'il a choisi a une belle terrasse. Que dirais-tu de m'offrir une soupe en regardant le soleil se coucher ?


Tout en se dirigeant vers le ténébreux animal, Cassiopée se couvrit d'un voile de brumes.


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Message posté le 18:40 - 1 déc. 2015

Zalyna s'avança vers une table et s'assit de façon à pouvoir garder un oeil sur Onyx. Il avait déjà été en contact avec des juments par le passé, elle le savait grâce à leur connexion mentale... Elle n'avait cependant encore jamais eu le plaisir de pouvoir l'observer directement. Onyx remarqua l'amusement dans l'esprit de sa comparse et se mit à hennir de mécontentement.

" Oh ça va, pas la peine de faire le susceptible. On sait tous les deux que dans le cas inverse tu t'en serais donné à coeur joie !" pensa-t-elle en souriant.

Elle laissa un peu d'intimité à l'étalon et se tourna vers Cassiopée. Elle trouvait que cette dernière avait les traits plus tirés que leur dernière rencontre. Elle semblait fatiguée.
Ni l'une ni l'autre ne savait ce que leur aventure leur réserverait. L'inconnu les guettait. C'était aussi effrayant qu'excitant.

- Le voyage s'est bien passé. Un peu long, oui, mais avec la compagnie d'Onyx le temps passe toujours plus vite. Le trajet est également plus agréable... Le vent un peu frais tout de même!
J'espère que tu as fait bonne route aussi.


Elle passa la main dans ses cheveux et sourit en pensant à sa tignasse ébouriffée.

- As-tu trouvé des pistes depuis que tu es arrivée ? Sais-tu par où nous devons commencer à chercher ?

Zalyna s'interrompit pendant qu'on leur servait de la soupe. L'aubergiste lui apporta également le sucre qu'elle avait demandé. Onyx en raffolait et sur insistance de la jeune femme, il en consommait avec modération bien sûr. Elle s'excusa avec un sourire près de Cassiopée et se leva pour aller lui donner.
Lorsqu'elle revint à table, la Dame semblait déjà avoir meilleure mine.

- J'ai pris toutes mes économies, si tu désires qu'on t'apporte un autre plat je me ferais un plaisir de te l'offrir !

La soupe de l'auberge La Trouvaille était succulente. Une fois le repas terminé, Zalyna irait porter leurs sacs à l'étage, dans la dernière chambre disponible que l'aubergiste avait bien voulu lui céder.

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Message posté le 12:20 - 2 déc. 2015


Nayima retint de peu un rire au son de ce qui ressemblait quand même drôlement à un ronronnement. Peut-être l'avait-il fait exprès. Elle peinait à rester concentrée tant elle luttait pour ne pas laisser paraître son amusement. Ce serait bien sa veine de finir morte par cause d'hilarité devant un dragon.
Toute envie de rire cessa cependant quand le dragonnet se déplaça. Les nerfs à vif, elle s'inquiéta que le mouvement amorce une attaque. Mais il s'installa sur le lit, tout en jouant avec une pièce de monnaie, la queue s'agitant d'impatience.

Oui, décidément, un bien gros chat ... pensa-t-elle.

-- Et toi tu es bien fluette pour une orc.

Aie ! La pique la désarçonna mais la jeune femme sentie la tension la quitter.

-- Je suppose que je l'ai bien cherché.

Nayima observa la pièce pour s'installer à son aise à son tour plutôt que rester plantée au milieu de la pièce. Elle ne pût se résoudre à s'asseoir sur la chaise car la position réduirait à coup sûr toute chance de s'en sortir en cas d'attaque. Elle se résigna à s'adosser au mur proche de la fenêtre.

Malgré la situation moins tendue, Nayima sentait toujours une nervosité exagérée en présence du dragon. Il faisait écho en elle, il éveillait des sentiments de soulagement et d'espoir dont elle ne comprenait pas la raison.

Quelques minutes passèrent, le dragonnet occupé avec sa pièce tout en gardant un œil sur Nayima. Puisque la jeune femme se sentait poussée à maintenir un lien avec lui, elle décida que le meilleur moyen de débuter une conversation était encore tout bêtement de se présenter.

-- Je m'appelle Nayima

Alors qu'elle s'apprêtait à poursuivre avec quelques questions pour satisfaire sa curiosité, une aussi fulgurante que soudaine douleur l'ébranla. Elle tenta de se maintenir contre le mur mais s'effondra rapidement, la main crispée sur sa poitrine, au niveau du cœur.

-- Le Sang, gémit-elle dans un souffle, à moitié inconsciente, très proche ...


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Message posté le 14:28 - 2 déc. 2015

- Je m'appelle Nayima

"Nayima" ? Drôle de nom. Mais ça sonnait bien. "Et c'est joli" dut convenir Tephra en son for intérieur. Un peu déboussolé, il se demande s'il voulait faire plus ample connaissance avec une personne nommée ainsi. Après tout pourquoi pas, l'exotisme de cette relation impromptue charmait sa curiosité -et son égo. Cette oreilles-de-lynx semblait s'intéresser à lui, sans peur. Le dragonnet percevait plutôt une appréhension, un m...

La femme s'effondra par terre si vite que son visiteur à écailles bondit du lit, tous crocs dehors. Cependant, celui-ci s'aperçut vite que quelque chose n'allait pas.

- Le Sang, gémit-elle dans un souffle, à moitié inconsciente, très proche ...

Tephra marqua une seconde d'hésitation. Peut-être était-ce un piège afin de l'inciter à s'approcher ? Il considéra l'hypothèse avant de la rejeter. La femme était atteinte d'un mal véritable. Mais dû à quoi. Mystère. Malade peut-être ? Non. De la magie ? Peut-être...

Le dragonnet déploya tous ses sens afin de sentir si un élément avait changé dans son environnement. Il scruta la chambre d'un regard inquisiteur, cherchant un éventuel assaillant. Mais rien.

- Le "Sang" dis-tu... Qu'Est-ce ?

Au ton employé par l'oreille-de-l.., par Nayima, se corrigea t-il ; cela ne désignait pas simplement l'élixir-de-vie qui coulait en chaque être de la création, du plus humble vermisseau au puissant dracosire. Ce "Sang" revêtait une signification autre qui échappait, de façon éphémère, à Tephra. Bien sûr, il était évident que cet état de fait était passager : rien ne résistait à une investigation draconique en bonne et due forme.

Avec une démarche qui se voulait décontractée, le dragonnet s'approcha de l'elfe arc-boutée contre la paroi de la chambre, releva sa tête au niveau du visage figé et fit darder sa langue serpentine hors de sa gueule. De ce qu'il percevait, aucune malice ne se dégageait -ne semblait se dégager- de Nayima. Un instant, son regard s'attarda sur les cheveux châtains aux reflets d'or. Il prit alors la décision, fantaisiste, de l'aider.

- Que puis-je faire pour toi, Nayima-aux-reflets-d'ambre


En train d'élever un griffon...
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Message posté le 21:41 - 2 déc. 2015

Était-ce la soupe chaude qui donnait le rose aux joues de Cassiopée ? Quelle était cette étrange impression qui lui lui faisait battre le cœur plus vite, plus fort ? Soudain, la tête lui tournait.

Cassiopée ferma les yeux, le temps de reprendre ses esprits. Zalyna l'avait laissée seule pendant qu'elle réservait une chambre pour la nuit.
Le soleil était maintenant couché mais l'air à peine frais ne suffisait pas à atténuer la bouffée de chaleur et la pression sur sa poitrine. Ses yeux clos ne faisaient que renforcer le sentiment d'être près d'un vide monstrueux.
Alors, elle se tourna vers les étoiles, les yeux suppliant leur aide. Mais rien n'y fit. Elle dût se contenter de plonger dans l'inconnu. Prendre possession de son étrange sensation, l'entendre... éprouver le sentiment... et elle entendit  une pulsion, une seule. Mais celle-ci évoqua avec une telle force le Sang, que Cassiopée faillit en perdre l'équilibre. Puis ce fut à nouveau l'oubli.
En ouvrant les yeux, la fidèle Schedar, l'étoile assise sur la place des sentiments dans sa Constellation, brillait plus fort. Elle fournissait le point fixe si utile pour ancrer la dérive de tout un être. Cassiopée se sentit mieux.

Juste au moment où Zalyna la rejoignait.


Cassiopée fut consciente que Zalyna avait surveillé son malaise.

- Ne t'inquiète pas Zalyna. Je vais bien.
Demain, nous pourrons partir assez tôt si tu le veux bien car nous devons sur la Perle de Gal'.


Cassiopée fit la moue en évoquant la Perle. L’opulence exagérée la mettait toujours mal à l'aise.

- Mais j'ai ouï-dire que Yulda K'enr devait rencontrer un riche dévot dans le coin. J'espère la trouver dans les jardins.


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Message posté le 19:58 - 7 déc. 2015

Zalyna avait pris la dernière chambre disponible, selon l'aubergiste il y avait pas mal de voyageurs de passage à Galeon ces temps-ci. La chambre ne contenait qu'un unique lit, ainsi l'hôte lui promit d'installer une couche supplémentaire. Il avait également accepté de loger Onyx dans une grange annexe, s'appuyant sur la promesse et l'engagement de Zalyna quant à sa propreté et son calme. Elle lui en fut infiniment reconnaissante, elle aimait penser au confort de son plus fidèle compagnon.
Elle retourna près de Cassiopée et ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était encore préoccupée. La Dame était décidément extrêmement mystérieuse et Zalyna avait beaucoup de difficultés à la cerner. Elle s'en aperçut et s'empressa de rassurer la jeune fille.
"Une bonne nuit de sommeil lui fera peut-être le plus grand bien" pensa-t-elle.

Zalyna accompagna son amie jusqu'à leur chambre, l'invitant à prendre le lit tandis qu'elle se réservait la couche. Elle s'éclipsa en s'excusant auprès de Cassiopée et sortit pour aller installer Onyx.

Une fois tous deux dans la grande, Zalyna s'assit sur une meule de foin. Onyx s'installa confortablement à ses pieds.

- Eh bien, tu en as du foin. L'homme a dit que tu pouvais en prendre un peu si tu le souhaitais... De la très bonne qualité selon lui.

Onyx avait remarqué qu'elle était perdue dans ses pensées et l'interrogea du regard. Zalyna sourit et passa la main dans ses cheveux..

- On ne peut décidément rien te cacher !
Eh bien... Cassiopée dit avoir une piste concernant Yulda K'enr.


Elle soupira, puis continua :

- Demain sera peut-être le jour du grand départ. Tout nous est inconnu et tout est à découvrir, j'ai hâte et peur en même temps. Rien que de venir ici était toute une aventure. Ce monde recèle de secrets... Qui sommes-nous ? Que sommes-nous capables de réaliser ? Ce petit livre semble bien mince et bien dérisoire en dehors de nos contrées...

Le cheval partageait son ressenti. Ils restèrent ainsi, en silence pendant un long moment lorsque Zalyna se leva. Elle caressa l'encolure d'Onyx.

- Je vais me coucher, dors bien mon beau. Nous devons être en pleine forme au lever du jour.

Elle sortit et ferma doucement la porte derrière elle.

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Message posté le 16:49 - 9 déc. 2015


La douleur diminua peu à peu en intensité sans toutefois disparaître. Nayima ressentait comme une pulsation dans tout son corps et son cœur continuait de tambouriner bien trop vite. Elle reprit lentement ses esprits pour trouver le dragon très proche d'elle. La jeune elfe aurait probablement dû s'en inquiéter mais elle était encore bien trop sonnée. Il lui proposa de l'aide et au lieu de méfiance, elle ressentit un élan de confiance. De manière incompréhensible pour elle, tout son être la poussait à compter sur lui. Elle ne lutta pas davantage contre cet étrange instinct mais, pour autant, elle ne savait quoi lui répondre, ingorant elle-même l'origine de cette douleur soudaine.

- Merci, mais je... je ne comprends pas ce qu'il se passe. Ces quelques mots avait suffit à l'essouffler. Elle prit deux longues inspirations avant de poursuivre : Mais comment t'appelles-tu ? Y'a-t-il souvent ds dragons dans les auberges de Galvorn ? Je vous croyez disparus !

Les palpitations se firent à nouveau sentir, tel un écho de plus en plus intense. Et une fois de plus la sensation se stabilisa. Nayima luttait pour ne pas céder à la panique mais devenait presque claustrophobe entre ces murs. Haletante, elle ajouta précipitamment :


- Pardonne moi, je ne peux pas rester plus longtemps enfermé ici, j'ai besoin d'espace et d'air... sa voix se fit hésitante alors qu'elle se demandait comment demander au dragon de ne pas s'enfuir. Tu accepterais de me retrouver aux écuries ?

Il ne lui répondit pas immédiatement, semblant soupeser sa proposition. Nayima n'avait pas la force d'attendre et commença à sortir la démarche peu stable.

- J'espère vraiment te retrouver lui dit-elle dans un chuchotement avant de disparaître dans le couloir.

Dès qu'elle fit quelques pas à l'extérieur, un regain d'énergie l'envahit. Sa panique refluait et l'air frais la revigorait.
Elle se dirigea avec précaution encore toutefois vers les écuries. Il ne s'agissait pas de s'effondrer au milieu de nul part. La jeune elfe apprécia le réconfort qu'apportait la présence des chevaux. Son regard fut attirer par un magnifique étalon particulièrement grand. Jamais elle n'en avait vu de si grand. Une lueur d'intelligence brillait dans ses yeux qui l'observaient. Il piaffa à son approche, visiblement agacé que son espace soit ainsi envahi, mais sans se montrer agressif.
Sa robe était superbe, entièrement d'un noir profond. Nayima était très tentée de le caresser mais déjà son sabot tapait contre le sol et ses oreilles, sans être couchées, traduisaient une certaine anxiété dû à sa présence.

Déçue, elle se contenta de s'asseoir sur la meule de foin et réfléchit à ce qu'il venait de lui arriver.


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Message posté le 16:10 - 11 déc. 2015

- Pardonne moi, je ne peux pas rester plus longtemps enfermée ici, j'ai besoin d'espace et d'air... sa voix se fit hésitante alors qu'elle paraissait réfléchir, tu accepterais de me retrouver aux écuries ?

Aux écuries. Les yeux flamboyants se plissèrent à la recherche d'une plaisanterie douteuse mais non, reflets-d'ambre paraissait parfaitement sérieuse.

- J'espère vraiment te retrouver lui dit-elle dans un chuchotement avant de disparaître dans le couloir.

Il y eut un instant de silence puis...

- Je t'autorise à prendre congé, oreilles-de-lynx souffla Tephra dans un flot de fumée ocre.

Elle ne l'avait certainement pas entendu, ce qui renforça l'agacement du dragonnet. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une longue conversation avec un deux-pattes et cette Nayima venait de lui filer entre les griffes sans prévenir ; tout ceci contribuait à un sentiment d'insatisfaction générale qui, doublé d'une curiosité non assouvie, fit bouillir le dragon. Une petite flamme vint lécher les lattes du parquet, suivie de près par la mort brutale d'un édredon éventré.

Tephra bondit du lit, secoua sa tête pour s’éclaircir les idées et faire tomber les plumes qui s'y trouvaient, puis retourna dans le conduit entre les murs de l'auberge. Avant son départ, il prit soin de remettre la pierre qui cachait l'ouverture en place, puis cracha du feu pour liquéfier la roche aux interstices. La descente du conduit de cheminée fut brève. Lorsqu'il débarqua dans la salle commune, elle était vide, exception faite d'un inconstant qui cuvait, ivre mort, sur le comptoir. Une bourse pendait à son coté...

La gueule remplie de pièces d'argent, dont la saveur était délicieuse, Tephra escalada le rebord d'une fenêtre et l'ouvrit d'un geste assuré. Une plume flotta dans l'air lorsqu'il se glissa dehors. L'air nocturne lui fit un bien fou : cela faisait des années qu'il connaissait la chaleur des tunnels, la moiteur des égouts et l'odeur de médiocrité des habitations des deux-pattes.

Malgré l'heure tardive, Galéon grouillait encore d'activité mais heureusement, il faisait très sombre autour de nombreuses habitations. Le dragonnet pourrait donc passer inaperçu, au moins jusqu'à l'écurie. A l'approche de cette dernière, l'odeur des équidés asservis lui piqua les naseaux. Il l'ignora et escalada la paroi à l'aide de ses griffes et parvint à une lucarne en hauteur. Il émit un léger grognement pour signaler sa présence à reflets-d'ambre qui avait l'outrecuidance, ou la bêtise, de préférer admirer un animal noir de loin plutôt que sa draconique personne.

L'elfe se retourna pour voir Tephra royalement perché sur le rebord, esquisser un mouvement pour bondir et... basculer tête la première maladroitement pour atterrir dans un tas de foin. Au bout de quelques secondes, la frimousse du dragonnet émergea de la paille.

- Tout était calculé, évidemment...


En train d'élever un griffon...
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Message posté le 23:33 - 11 déc. 2015

Cassiopée s'était endormie, épuisée moralement plus que physiquement. Cependant, le repos avait été de courte durée.
Elle soupira. Le poids présent dans sa poitrine se faisait lourd. Lui faudrait-il toujours porter un fardeau qu'elle ne connaissait pas ?
Elle étouffait dans l'étroitesse de la pièce. Zalyna s'était allongée sur le tapis. Elle n'avait pas voulu prendre la place que Cassiopée lui avait conservée avec application à ses côtés dans le lit. Une pensée remercia la jeune femme qui remua dans son sommeil en s'enroulant un peu plus dans sa cape. Le pourpre vint se marier au jais de ses longs cheveux.

Cassiopée sortit de l'auberge. La ville continuait de vivre sa vie nocturne. Seule le ciel aussi noir qu'un tunnel sans fin marquait le temps. Et Cassiopée lui en fut grée. Elle plongea son âme dans l'infini qui s'offrait à elle, mais les étoiles ne se montraient pas. De lourds nuages obscurcissaient le ciel tout à l'heure si bleu. L'obscurité dominait les ruelles et quelques gouttes vinrent s'écraser sur ses joues.

Elle n'avait pas envie de se recoucher. Son esprit emprisonné cherchait une porte de sortie en tournant en rond comme un forcené. L'appel envahissait son être.
Elle pensa à Onyx. Les chevaux dormaient peu et rarement aux mêmes moments que leurs maîtres. Onyx n'était pas un cheval ordinaire. Elle eut soudain l'envie profonde de communiquer avec la bête. Peut-être que Onyx l'appelait.

Avant d'entrer dans les écuries, elle dût se retenir au chambranle pour ne pas perdre pied et reprendre son souffle. L'air qu'elle aspira la pénétra si profondément qu'elle eut cru boire à même la mer. Que se passait-il ?

Elle approcha d'Onyx et c'est là qu'elle la vit... Elle connaissait cette femme comme aucune autre. Elle s'appelait Nayima...
Mais, la porte qui s'était entrouverte sur un monde inondé de lumière venait de se refermer pour n'en laisser passer qu'un mince filet.

- Nayima... Tu es... si chère...

Elle était bien incapable d'en dire plus. Mais elle entrevoyait un monde qu'elle ne pouvait percevoir. Cette elfe était une clef.


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Message posté le 15:37 - 14 déc. 2015

Galeon. Ses traces menaient à cette cité sombre à la réputation de noir et de blanc. Ville des lumières cachants des ombres sournoises, voilà l'endroit où les rumeurs et ouï-dires ont amené la sombre chasseresse. Elle avait fait long voyage, toujours de nuit, de village en village, de maison en maison, à chaque endroit où les échos venaient lui murmurer l'apparition d'un homme en noir au masque blanc, d'un mystère qu'un loup sombre accompagnait.

Elle se fait discrète, glissant d'ombre en ombre pour éviter les rencontres qu'elle juge risquées. Il n'est pas temps de chercher conflits, ni même de s'attarder sur des palabres alors que sa piste menaçait de s'étioler, voire de disparaître. Les colportages l'avaient amenée ici, dans cette ville où l'ombre est reine. En son for intérieur, elle trouve cela tout à fait plausible, voire logique. Une cité comme celle-ci, où l'ordre n'était qu'une façade, où l'ombre recouvrait de son voile les méfaits et autres crimes aux yeux du commun des mortels.

Il était là, quelque part au sein de cette cité. Au fond de son coeur, elle le ressent.

Mais l'aube ne tarde pas à poindre le bout de son nez, et avec elle les entraves de lumières, l'affaiblissement du jour. Elle préfère largement la compagnie de la lune plutôt qu ele harcèlement ardent du soleil. De long en large, de rue en ruelle, elle traverse la cité, jusqu'à tomber sur une auberge, aubaine qui lui permettra de glaner d'autres informations sur le sombre vagabond qu'elle piste. Elle se doit en outre de récupérer de ses forces après un aussi long voyage. "La Trouvaille", voilà bien un nom singulier pour une taverne dans un quartier peu reluisant de la cité.

Mais elle le sait, là où les ombres sont les plus prolifiques, les vents de l'information parviennent plus facilement aux oreilles des plus attentifs. La chasseresse à la peau de jais et de nacre mélangés, tout de noir vêtue, drapée d'un long manteau à la capuche relevée, scrute les environs avant de s'engouffrer plus avant dans l'enceinte. Plutôt que de franchir la porte principale, elle s'approche des écuries, à pas de loups, étudiant chaque pas, chaque trace au sol. Alors qu'elle s'assure de ne pas être suivie, la sombre archère s'aperçoit de la présence de plusieurs personnes. Outre les silhouettes des chevaux parqués dans leurs étables, elle distingue trois ombres dansantes, une elfe et deux humaines, à n'en pas douter.

Une quatrième, plus singulière, tombe dans une botte de paille. L'aspect de cette silhouette attire l'attention de la chasseresse se fondant dans les ombres pour mieux observer la scène. Curieuse de comprendre ce que peut bien faire un dragonnet - du moins pense-t-elle l'identifier ainsi de par sa forme - en plein milieu d'une cité, elle s'approche du groupe, à pas de loup, restant cependant à distance raisonnable pour tendre une oreille attentive à leurs discussion, l'arc lentement déployé, une flèche doucement encochée sur la corde. Avec un dragon, même bébé, dans les parages, elle se doit de prendre ses précautions.

Et elle espère surtout savoir par leurs paroles ce qu'il en est de l'homme en noir.

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