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Turritopsis nutricula

Retravail d'un texte publié sur TA 1.5

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11 nov. 2015 - 14:12

Travaux en cours



Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.

« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent.
- Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »

Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : «  Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »

A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »

Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...

Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire un mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs.

(Il manque ici un dézoom et une reprise sur la journaliste qui tente tant bien que mal de meubler avant un retour studio précipité et un changement de sujet plus ou moins adroit de la part des présentateurs. Je sèche un peu sur la manière de tourner tout ça.)

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Message posté le 15:22 - 11 nov. 2015

Je trouve que c'est clair, bien écrit. J'arrive facilement à me projeter et à visualiser.
Je n'avais juste pas fait le lien avec les majuscules, pensant que ça illustrait plus la folie, mais pour le coup ça ne m'a pas choquée, vu que les hommes en blancs arrivent après

Sinon, je n'y connais trop rien donc pour donner des conseils de dézoom, je pense que les autres sauront plus t'aider.
En tout cas, je regardais l'avancement du texte :)

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Message posté le 12:06 - 12 nov. 2015


Ah, tu as décidé de lui offrir un petit lifting ? Je trouverais presque ça dommage parce que l'essai d'origine contenait tout ce qu'il devait contenir. C'était beau de voir début milieu et fin réunis dans un texte aussi concis.

« Alzheimer, Parki(n)son, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » [...] j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendu(e) public. »

Si j'ai bien compris, tu veux faire une mise en abîme façon programme télé. Comment vas-tu introduire la chute si tu recadres sur la journaliste pour faire un retour studio ?


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Message posté le 09:32 - 16 nov. 2015

Citation de D.A. :

Ah, tu as décidé de lui offrir un petit lifting ? Je trouverais presque ça dommage parce que l'essai d'origine contenait tout ce qu'il devait contenir. C'était beau de voir début milieu et fin réunis dans un texte aussi concis.

« Alzheimer, Parki(n)son, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » [...] j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendu(e) public. »

Si j'ai bien compris, tu veux faire une mise en abîme façon programme télé. Comment vas-tu introduire la chute si tu recadres sur la journaliste pour faire un retour studio ?



Une mise en abyme, oui et non. J'ai l'intention d'intégrer ça dans un contexte plus global tout en laissant la fin en suspens. Élément qui pourra resservir plus tard dans le récit. Pour ceux qui auront lu l'original, effectivement, la chute est connue, théoriquement. (-:

Merci pour ton commentaire et tes corrections, je regarde ça.

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Message posté le 10:46 - 16 nov. 2015

J'ai lu cette nouvelle version. Le changement physique du professeur est mieux amené, mais le fait que l'on observe la scène via le regard de la journaliste ne me convainc pas. je me suis sentie moins dans la scène que la première fois. mais peut être est-ce parce que l'effet de surprise n'est plus là ^^

Merci du partage <3


I must not fear. Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration. I will face my fear. I will permit it to pass [...] through me. And [then] only I will remain.
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Message posté le 13:45 - 7 mars 2016

Je n'y ai pas retouché pour plusieurs raisons :

J'hésite sur la suite à donner à cette nouvelle. Soit j'en fais une suite qui rejoint mon univers principal, soit ça reste en l'état une nouvelle à part.

J'ai développé d'autres éléments périphériques et il faut que j'arrive à rassembler tout ça de façon logique.

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Message posté le 12:05 - 9 mars 2016

Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.

« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent.
- Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »

Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : « Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »

A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »

Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...

Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs. Le présentateur revient à l’écran, un air déconcerté qui se transforme bien vite en sourire crispé avant de repartir : « … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »

« Noémie, viens manger ! Télévision ! Extinction !

- Oui Maman »

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Message posté le 17:01 - 9 mars 2016

Cette fin est super pratique si tu veux incorporer cette nouvelle à un autre texte ! L'effet dézoom est réussi. Si tu veux en faire une nouvelle indépendante en revanche, ce serait peut-être plus efficace de ne pas évoquer la petite fille qui regarder la télé et de s'arrêter à cette phrase :

« … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »

Je trouve ça drôle, comme fin.

Sinon, je trouve qu'il faudrait au moins une fois faire mention de l'effet rajeunissement du Turritopsis Nutricula. Moi qui n'en avait pas entendu parler, je n'ai appris ce que c'était que dans les commentaires du forum 1.5.

Egalement, à ce niveau-là, peut-être préciser qu'il s'agit de pleurs d'enfants et non pas de pleurs d'adultes :
La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs de bébés/d'enfants.


Deux petits rajouts de rien du tout donc, qui feront toute la différence pour des lecteurs comme moi :)

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Message posté le 11:53 - 10 mars 2016

Ma question principale est : est-ce utile de tout dire ?

Préciser que ce sont des pleurs d'enfants, n'est-ce pas tout expliciter ? Laisser le lecteur avoir son avis sur la question, quitte à rajouter de légères précisions comme la tonalité des pleurs ou quelque chose d'approchant, n'est-ce pas suffisant ?

Et préciser la particularité de cette méduse, est-ce nécessaire à la compréhension ? (J'avais mis un lien vers un article en parlant sur 1.5)

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Message posté le 12:59 - 10 mars 2016

Personnellement, je répondrais oui. En tout cas si l'histoire s'arrête ici : connaître la particularité de la méduse est nécessaire à la compréhension. Préciser la nature des pleurs en revanche, n'est pas du tout obligatoire si on a une idée des effets.

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Message posté le 16:34 - 11 mars 2016

C'est bien l'idée dans laquelle je suis parti : en faire l'introduction de mon tome long.

Je regarde ça en détail ce week-end.

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Message posté le 10:13 - 17 mars 2016

Après relecture des deux versions, j'en reviens toujours aux mêmes conclusions :

oui, sans aucune information sur la méduse, on ne peut pas comprendre le texte. Les indices que tu laisses sont trop discrets. Seule l'évolution des cheveux est perceptible (et encore, trop légèrement... je l'ai remarqué parce que j'avais déjà lu le texte il y a quelques mois ainsi que l'article sur la méduse).

Quand tu parles de ses mains, on ne perçoit vraiment pas le changement progressif et impressionnant. Idem pour les lunettes qu'il pose.

Je vois où tu veux en venir, mais ce n'est à mon avis pas encore assez perceptible. Le texte est trop succinct et trop rapide pour que l'effet soit réellement intéressant. Après tout, il prend genre 70 ans dans la gueule en l'espace de 5 minutes. quelque part, il y a un élément qui manque dans ce phénomène : le facteur déclencheur. Qu'est-ce qui déclenche le rajeunissement ? Une gorgée d'eau minérale ?



"J'ai une âme solitaire"
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Message posté le 18:14 - 5 juin 2016

Retour ici après trop longtemps :

L'élément déclencheur est le stress de la conférence et du pari que "l'élixir de jouvence", qu'il a ingéré juste avant la conférence, le rendrait progressivement plus jeune en direct et d'avoir tout le crédit de cette découverte pour laquelle il a subit de nombreuses pressions et des demandes plus ou moins insistantes d'achat émanant du privé.

Peut-être effectivement le voir boire quelque chose juste quand les caméras se braquent sur lui pourrait aider.

J'ai réfléchi au pitch sur la méduse, résumer qu'elle se multiplie très vite et vite fait sur le fait qu'elle a une capacité de régénération hors-norme. Sera pertinent.

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Message posté le 20:37 - 5 juin 2016

Je viens de regarder un très bon docu de Arte qui aborde certains aspects communs à ton texte (on voit brièvement la méduse aussi).

Aux frontières de l'immortalité.

Du coup j'ai pris des notes pour une prochaine série de nouvelles ><



"J'ai une âme solitaire"
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