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Une nouvelle vie pour Lilou

Texte datant du 28/04/2011

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7 nov. 2015 - 22:50


by Jason Chan



L’esprit de la jeune fille était perdu dans le néant. Plus rien ne la rattachait à rien, seul un noir chaotique l’envahissait complètement. Petit à petit, des sons reconnaissables s’imposaient à elle. Le bruissement des feuilles entre les arbres, le clapotis du ruisseau qui suit son cours, le chant des oiseaux qui résonne. Tous ces repères sonores furent vite accompagnés d’odeurs particulières. Un air humide étouffant, une fragrance végétale poignante, un parfum exotique rafraîchissant. Puis son esprit eut ensuite conscience de son être. Sans pour autant réaliser son état comateux, la jeune fille appréciait l’atmosphère apaisante d’une nature qu’elle ne pouvait qu’imaginer. Soudain, elle se rendit compte du poids écrasant de son corps qui ne répondait plus. Elle aurait voulu se relever mais ses membres étaient comme paralysés. Au bout de quelques instants elle réussit enfin à se redresser, ouvrant les yeux progressivement. La lumière du jour lui arracha une grimace de douleur avant qu’elle ne puisse observer les alentours plus sereinement, malgré un mal de tête assommant. Dans la plus totale confusion, la jeune femme restait muette face à l’endroit où elle se trouvait. Sous ses yeux encore troubles se dressait une forêt tropicale aussi déserte que foisonnante. Divisée entre la peur et la curiosité, elle se questionnait sur la raison de sa présence ici. D’ailleurs elle n’avait aucun souvenir d’avant son réveil en ce lieu. Cette amnésie l’inquiétait beaucoup car elle n’arrivait à distinguer qu’un seul mot, comme un murmure venu du plus profond d’elle-même.

- Lilou, je m’appelle Lilou.

Dès qu’elle cherchait à franchir un peu plus loin les barrières qui séparaient l’instant présent et le passé, de violentes migraines la repoussaient instantanément. C’en était tellement insupportable qu’elle fut obligée de se rallonger dans les hautes herbes qui jonchaient le sol. Plongée dans un sommeil peu profond cette fois mais parsemé de douleurs cérébrales, un étrange souffle sur son visage la réveilla. Lorsqu’elle se décida enfin à soulever ses lourdes paupières, deux grands yeux jaunes la fixaient. Prise de panique elle rampa en arrière et poussa un cri strident. Avec le recul la situation lui paraissait d’autant plus angoissante. Une majestueuse panthère noire lui faisait face, portant sur son dos une amazone des plus surprise. Reprenant son souffle, elle réussit à prononcer quelques mots.

- Qui … qui êtes-vous ?

Lilou tremblait à présent. Mais la guerrière aux longs cheveux couleur ébène ne bougea pas, elle restait à distance, méfiante, une main sur l’échine du fauve et l’autre sur l’archer qu’elle portait sur son dos.

- Nous ne te voulons aucun mal. Je suis Soraya et mon peuple vit dans un village près d’ici. Mais toi qui es-tu ? Nous t’avons trouvé allongée sur le sol, inconsciente.

Surprise par la voix mélodieuse de Soraya, Lilou l’observa un instant. Elle était grande et élancée, avec un visage fin et des yeux verts profonds. Peu de vêtements cachaient son corps gouttelé par la sueur d’une rude chevauchée. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle se retrouvait à travers cette inconnue. Pourtant elle réalisa qu’elle n’avait aucune idée de ce à quoi elle pouvait bien ressembler elle-même. Instinctivement elle approcha ses mains devant son visage, comme pour les analyser.

- Je ne sais plus qui je suis … Je m’appelle Lilou, c’est tout ce que je peux te dire.

Un sanglot secoua ses épaules, laissant ses mains se refermer sur son visage éploré.

- Lilou. J’aime bien. Après un court temps de réflexion elle poursuivit. Viens avec nous, tu pourras te reposer à Damona, notre village. Tu aviseras ensuite.

- D’accord, lui répondit-elle d’un ton hésitant. De toute façon elle n’avait pas le choix. Mais comment allons-nous y aller ?

- C’est simple, monte derrière moi ! Kenneth connaît le chemin mieux que personne.

A peine sur le dos de l’animal, Lilou repensa aux dernières paroles de Soraya. Elle en déduisit que la puissante panthère se prénommait Kenneth. Pourtant quelque chose l’intriguait. Son regard. A la fois perçant mais aussi humain. Tout comme son nom. Le mouvement de sa course était souple mais Lilou sentait la force qu’il déployait au contact de son dos. Elle s’agrippait à Soraya et comprenait pourquoi elle lui avait paru fatiguée, le trajet était tout simplement éreintant.
Lilou remarquait à présent qu’ils longeaient la rivière qu’elle avait entendue lors de son inconscience. Profitant du reflet généré par l’eau, elle prit le temps d’observer son visage. Les traits qui le dessinaient étaient semblables à ceux de Soraya. En revanche ses yeux étaient bleus et ses cheveux, d’un brun clair, ondulaient gracieusement sous l’effet du mouvement.
Plusieurs heures s’écoulèrent sans que ni l’une ni l’autre ne prononcent un mot. Les trois individus arrivèrent enfin à Damona, un village organisé autour de la rivière qu’ils avaient suivi depuis le début de leur voyage. Les habitants proches d’eux se figèrent, attendant curieusement de savoir qui était cette jeune inconnue. Pendant que Soraya posait un pied à terre et aidait Lilou à descendre, un homme âgé accompagné de quatre soldats marchait lentement dans leur direction. Sur son passage tous les gens qui se trouvaient à proximité se prosternèrent en prononçant quelques paroles que Lilou ne pu distinguer. D’un geste de la main il calma la foule et se tourna d’abord vers Kenneth.

- Merci d’avoir veillé sur ma fille mon brave. Tu peux disposer à présent.

A ce moment-là, la panthère sembla acquiescer de la tête et dans un bond gracieux elle se transforma en homme avant de s’éloigner sous les yeux ébahis de Lilou.

- Mais … Mais …

Soraya ignora l’étonnement de la jeune fille pour s’adresser au vieil homme.

- Père, la présence que vous aviez senti est en fait celle de cette fille. Elle s’appelle Lilou et elle a visiblement perdu la mémoire.

D’un œil dubitatif, le père de Soraya toisa l’inconnue avant de se présenter.

- Je m’appelle Forannan et je suis le chef de ce village. Tu peux rester ici si tu le désires mais tu dois participer à la vie de notre tribu.

Lilou s’inclina à son tour en signe d’approbation.

- Je m’occuperai de son éducation, mon père. Je vous promets qu’elle s’intégrera parfaitement. Précisa Soraya.

- Très bien, si telle est ta volonté. Pour le moment il me semble qu’elle a besoin de repos. Trouve lui un endroit pour dormir.

Les habitants étaient à présent tous réunis autour de la nouvelle venue, murmurant des suppositions la concernant. Forannan les interrompit sèchement.

- C’en est assez ! Cette enfant doit reprendre des forces. Vous aurez tout le loisir de lui poser vos questions dès demain. Soraya emmène-la maintenant.

Cette dernière attrapa le bras de Lilou pour l’écarter de la foule devenue trop envahissante. Elles traversèrent le chemin principal jusqu’à ce que Soraya choisisse de s’arrêter devant un arbre. Un escalier de bois s’enroulait autour du tronc et entre les branches se dressait une maison, solidement construite en son centre. La nuit tombait et il était difficile de se repérer. Mais en observant les alentours, Lilou réalisa que presque tous les arbres hébergeaient ce type de structure. Celui de gauche était d’ailleurs éclairé, la flamme intérieure illuminant les parois naturelles.

- Personne ne vit dans cet arbre, tu peux donc t’installer là-haut. Si tu as le moindre souci, je suis juste à côté. La rassura Soraya.

Ainsi elle habitait dans ce magnifique arbre qui scintillait à travers la nuit sombre. En regardant une deuxième fois elle remarqua la présence de Kenneth derrière la fenêtre, sous son apparence humaine. Sans même s’en rendre compte, elle l’avait pointé du doigt ce qui donna lieu à une explication de Soraya.

- Comme tous les Guerriers de notre village, Kenneth a le don de métamorphose. Son apparence de panthère est un atout pour l’exploration, la chasse et la défense de notre peuple.

- Et vous ne vous séparez jamais ?

Soraya eut un petit rire amusé.

- Chaque Guerrier est destiné à une Guerrière dès sa naissance. J’en suis une également. Nous partageons notre vie mais lui seul possède le pouvoir de se transformer. Il faut te reposer, je t’expliquerai le fonctionnement de Damona demain lorsque nous commencerons ton initiation.

Sur ces paroles Lilou ne broncha pas, trop faible pour tenir debout plus longtemps. Elle monta pas à pas les marches qui la guidaient vers sa nouvelle habitation. A peine la porte ouverte, elle s’effondra sur le lit couvert de peaux animales. La douce chaleur des fourrures suffit à la plonger dans un sommeil plus que mérité.

Le lendemain matin un doux rayon de soleil effleura sa joue, la réveillant lentement. Après avoir traîné encore quelques secondes dans son lit, Lilou se dirigea vers la seule fenêtre de la pièce. La surprise se lisait sur son visage à la vue du spectacle qui se dressait devant elle. De jour, la jeune femme pouvait apercevoir des centaines de personnes affairées ça et là. Le village semblait s’organiser de lui-même et chacun trouvait sa place dans la chaîne du travail qui s’opérait sous ses yeux. Quelqu’un lui faisait signe et elle reconnut Soraya qu’elle décida de rejoindre. En descendant les marches de l’escalier en colimaçon elle continua d’observer les habitants à l’œuvre.

- Bonjour ! Tu as bien dormi ? J’ai l’impression que tu as meilleure mine.

Soraya rayonnait. On pouvait ressentir son désir d’entamer enfin cette journée à la simple vue de son corps tout entier qui trépignait d’impatience.

- Oui … dit-elle doucement.

Quant à Lilou, elle se remettait à peine des émotions de la veille. Néanmoins elle s’efforçait de paraître en forme pour ne pas briser l’entrain de son amie.

- Tant mieux, la journée risque d’être longue ! Suis-moi.

Soraya l’entraîna alors vers un groupe de femmes qui lavait des vêtements dans la rivière. Lilou comprenait pourquoi elles n’avaient cessé de longer le ruisseau la veille. Visiblement il traversait Damona et était une ressource importante pour le peuple. Elle observa les figures féminines qui enchaînaient des gestes rapides mais précis.

- C’est l’équipe des Blanchisseuses, expliqua la fille du chef. Leur rôle consiste à récupérer le linge de tout le monde, de le nettoyer, de le sécher et de le ranger dans le bon placard de la bonne maison.

Lilou écoutait attentivement pendant qu’elles se dirigeaient vers des hommes cette fois. La sueur de leur front ajoutée aux bruits des coups de hache était témoin de l’effort qu’ils devaient déployer.

- Les Forestiers, eux, s’occupent de ramasser du bois pour se chauffer l’hiver et pour les feux de camp du soir. Ils font également des cueillettes de fruits dans les environs qu’ils amènent ensuite là-bas.

Soraya pointa du doigt un lieu où les deux acolytes finirent par aller. Une grande hutte faite de chaux et de paille laissait émaner des odeurs agréables.

- Les cuisines de Damona ! Ma mère travaille ici. Les femmes qui l’aident préparent les repas pour la cité et lorsque les cloches sonnent, tout le monde vient se mettre en rang derrière ce comptoir. Chacun son tour, les gens reçoivent leur part.

Lilou appréciait le fonctionnement de Damona. Tout était prévu de manière à ce que les habitants aient une fonction et une place bien définies. Soraya poursuivit à nouveau son chemin et se dirigea vers un autre groupe masculin.

- Oh mais il y a Kenneth là-bas ! Nous allons voir les Guerriers ? s’exclama Lilou.

- Tout juste, se sont bien les Guerriers, sourit Soraya. Ils sont facilement reconnaissables car se sont les seuls à être un groupe mixte. Hommes et femmes se battent côte à côte.

Une étendue beaucoup plus vaste que les précédentes abritait le camp d’entraînement auquel appartenait Soraya et Kenneth. Le regard impressionné de Lilou captait quelques détails. Certains tiraient à l’arc sur des cibles, d’autres se mesuraient à la course à pieds ou encore au saut de haie. On ne retrouvait pas la même ambiance détendue dans cet espace marginal. Les Guerriers devaient se donner pleinement pour être en mesure de mener à bien leur mission : protéger Damona. Leurs membres changeaient régulièrement d’activité car il leur fallait exceller dans tous les domaines. Dix d’entre eux partaient d’ailleurs chasser du gibier, relayant le groupe précédent.

- C’est fascinant … lâcha la petite nouvelle.

- Contente que tu te plaises parmi nous ! Maintenant que tu as fait le tour, tu dois choisir le domaine qui te plait le plus.

Cela devait arriver tôt ou tard, Lilou en avait conscience depuis le début de la matinée. Seulement elle n’avait vraiment aucune idée de là où elle pourrait être le plus utile … Elle enviait la place des Guerriers mais craignait de ne pas y être destinée. Malgré tout c’est la seule requête qui sortit de sa bouche.

- Mmmh … réfléchit Soraya. Je m’attendais à cette réponse. Le problème est qu’il te faut un partenaire, sans Guerrier tu ne peux pas le devenir. Or moi, je suis liée à Kenneth depuis toujours. Je ne sais donc pas comment il te sera possible de rencontrer quelqu’un … Il faut que j’en parle avec mon père.

L’amazone laissa son amie s’éloigner pendant qu’elle s’approchait d’un groupe de tireurs. Ils l’accueillir chaleureusement malgré une méfiance apparente puis ils lui tendirent un arc et des flèches. Lilou attrapa le matériel dans un large sourire et se positionna devant les cibles. Elle se révéla être plutôt douée et après plusieurs tirs réussis, les Guerriers commencèrent à discuter avec elle.

- Tu pratiques le tir à l’arc ?! S’exclama l’un d’entre eux.

- Non, c’est la première fois que j’essaye, avoua fièrement Lilou.

La conversation poursuivit sur les différentes techniques, le type de matériel le plus efficace, l’équipement nécessaire, etc. La jeune femme buvait les paroles des hommes panthères tandis qu’une question lui trottait dans la tête.

- Dites-moi, comment se fait-il que vous ayez besoin de protéger autant Damona ? La forêt tout autour semble plutôt calme et je ne vois aucun danger pour la ville …

- C’est parce que tu ne connais pas Ilixo, affirma un certain Cadwal.

- Ilixo ?

- Oui. C’est une autre cité qui se situe à plusieurs heures de course d’ici. Ce peuple est en guerre avec le notre depuis plusieurs siècles et leur puissance est dévastatrice. Expliqua tristement un autre. Nous nous entraînons pour pouvoir affronter leurs cavaliers qui ont déjà envahi plus d’une fois notre village.

- Tu peux te battre à nos côtés si tu le désires, proposa Soraya qui venait de réapparaître. Mon père accepte de faire une exception pour ton cas. Il dit que nous avons plus que jamais besoin d’élargir nos troupes.

Lilou était à présent déterminée. D’abord parce qu’elle avait voulu faire partie des Guerriers depuis le début, mais aussi parce qu’elle avait besoin d’un but dans sa nouvelle vie.

- Compte sur moi ! Assura-t-elle.

Néanmoins, le nom d’Ilixo lui semblait familier. Bien qu’impossible, elle réfléchissait dans quel contexte elle aurait pu l’entendre.

- Ilixo … Comment peut-on reconnaître les gens de ce peuple ?

- Ils sont semblables aux habitants de Damona. Seulement, ils n’ont pas de Guerriers métamorphes comme nous. A la place ils dressent des chevaux en guise de monture. D’après Forannan, ils devraient attaquer bientôt.

Un grand cheval blanc cabré hennit dans l’esprit de Lilou qui sursauta à la vision intérieure de cette scène.

- Que se passe-t-il ? L’interrogea la fille du chef.

- Rien … Tout va bien. Lui souffla Lilou, un peu déroutée. Laissant cet épisode dans un coin de sa tête, elle cessa de poser des questions et reprit son entraînement.

- Au travail ! Leur lança Cadwal. Il ne nous reste plus que quelques semaines avant qu’Ilixo atteigne notre cité.

Un mois durant, la jeune femme travailla dur comme fer pour atteindre un niveau de combat élevé. Elle avait redoublé d’efforts ces derniers temps et elle était si douée que ses capacités égalaient presque celles des Damoniens. La vision de l’équidé ne refit plus surface, la dernière des Guerriers était d’ailleurs obnubilée par la protection de son peuple qui se préparait à une guerre devenue imminente. Tout le village restait sur ses gardes, construisant le plus de remparts possibles pour se préserver des attaques ennemies, jusqu’au jour où leurs adversaires se firent entendre.

- Ils arrivent ! Ils arrivent ! Hurla le geôlier. Tenez vous prêts !

Les amazones épaulées par leurs panthères noires s’étaient alignées à l’entrée du village, le regard fixe et perçant en direction des cavaliers qui approchaient.

- Attendez mon commandement, ordonna Soraya. Trois …

On n’entendait plus que le grognement féroce des panthères pendant que les Ilixois galopaient fièrement jusqu’à engager le combat dès le premier pas posé en terre ennemie.

- Deux …

Ils brandirent leurs épées en hurlant. Leurs cris se mêlaient au bruit des sabots de leurs compagnons à quatre pattes qui foulaient le sol.

- Un … A l’attaque !!!

Un immense brouhaha confondait le sifflement des flèches de Damona au suintement des lames d’Ilixo. Cette cacophonie désemparait Lilou, qui retourna progressivement vers la dernière ligne du bataillon. Sa tête recommençait à lui faire mal et sa vue se brouillait à nouveau.

Lilou … Lilou …

La jeune fille apercevait aveuglément le combat que menaient les deux clans adverses qui se rabattaient vers elle dangereusement.

Lilou … Lilou …

Dans un dernier effort elle tendit un bras désespérément, sans vraiment savoir ce qu’il adviendrait de son message de détresse.

Lilou … Lilou …

La douleur la fit tomber à genoux alors qu’elle aurait dû fuir. Elle sentait que la fin approchait, que ce monde dans lequel elle avait évolué et qui lui était devenu cher se désagrégeait sous ses yeux impuissants.

Lilou … Lilou …

Son esprit semblait s’être détaché de son corps et s’éloignait de la scène comme pour l’observer de plus loin. Quelqu’un murmurait son nom, la forçant à rester encore quelques instants. Qui s’adressait à elle ? Et que voulait-il ?

Lilou … Lilou …

A travers son regard embué elle distingua un étalon blanc galopant péniblement jusqu’à elle. Un homme, dont la bouche se déformait sous des supplications indistinctes, agrippait sa crinière avec vigueur.

Cette voix, ce visage ...

- LILOU, MA FILLE ! RENDEZ-MOI MA FILLE !

Quoi ?

Sa tête virevoltait de plus belle, réalisant à moitié ce que ces paroles signifiaient. Elle entrevit Soraya se retourner rapidement dans sa direction puis rejoindre son père dans la plus grande incompréhension. La douleur de Lilou atteint finalement son paroxysme et sa personne toute entière parut exploser dans un tourbillon de confusion.

DRIIIIIIIIIIING !!!

A ce moment là, un sursaut réveilla brusquement Lilou qui éteignit en vitesse le réveil posé sur son chevet. Le visage luisant de sueur, les membres tremblants, elle haletait péniblement, le souffle court. Toisant les alentours, elle s’arrêta sur l’heure. 6h10. Un cauchemar s’était encore une fois invité dans son sommeil. La jeune femme se frotta les yeux avant d’écarter les couvertures qui la tenaient au chaud. Son père l’appela à nouveau.

- Lilou ! Tu vas être en retard, comme d’habitude ! Dépêche-toi un peu ma grande !

Sa voix rauque résonna depuis la cuisine où il devait terminer son petit déjeuner. Une nouvelle journée allait commencer.


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Signification des noms d'origine celtique :

Lilou = lumière
Soraya = aisance, la constellation des pléiades
Kenneth = d’heureuse naissance
Forannan = force
Cadwal = combat
Damona et Ilixo = déesses associées aux sources, rivières


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Message posté le 23:26 - 1 mars 2016

J'ai retrouvé quelques unes de mes lectures fantasy dans cette nouvelle, notamment avec les habitations dans les arbres qui m'ont rappelé un roman que j'ai beaucoup aimé ^^.
Ton texte se lit bien, certains passages méritent vraiment plus de développement pour permettre plus de cohérence mais l'histoire se tient dans l'ensemble.

J'ai noté quelques commentaires spécifiques à certains passages, si ça peut t'aider :


Citation de Melaka :

L’esprit de la jeune fille était perdu dans le néant. Plus rien ne la rattachait à rien, seul un noir chaotique l’envahissait complètement. Petit à petit, des sons reconnaissables s’imposaient à elle. Le bruissement des feuilles entre les arbres, le clapotis du ruisseau qui suit son cours, le chant des oiseaux qui résonne. Tous ces repères sonores furent vite accompagnés d’odeurs particulières. Un air humide étouffant, une fragrance végétale poignante, un parfum exotique rafraîchissant. Puis son esprit eut ensuite conscience de son être. Sans pour autant réaliser son état comateux, la jeune fille appréciait l’atmosphère apaisante d’une nature qu’elle ne pouvait qu’imaginer. Soudain, elle se rendit compte du poids écrasant de son corps qui ne répondait plus. Elle aurait voulu se relever mais ses membres étaient comme paralysés. Au bout de quelques instants elle réussit enfin à se redresser, ouvrant les yeux progressivement. La lumière du jour lui arracha une grimace de douleur avant qu’elle ne puisse observer les alentours plus sereinement, malgré un mal de tête assommant.


Je trouve ce passage un peu surchargé contrairement à la suite du paragraphe. Certaine répétition de syntaxe comme
Un air humide étouffant, une fragrance végétale poignante, un parfum exotique rafraîchissant.
alourdissent la lecture. J'admet qu'elles donnent de belles images mais il faudrait peut être revoir la forme à mon avis.La suite est plus énergique et donc, toujours de mon point de vue, plus agréable à lire.

Citation de Melaka :
D’ailleurs elle n’avait aucun souvenir d’avant son réveil en ce lieu. Cette amnésie l’inquiétait beaucoup car elle n’arrivait à distinguer qu’un seul mot, comme un murmure venu du plus profond d’elle-même.


Je trouve qu'avec cette phrase, on prend une distance avec le personnage, comme si ce n'était plus son point de vue, elle le narrateur contrairement aux quelques phrases précédentes et à la suite.

Citation de Melaka :

Plongée dans un sommeil peu profond cette fois mais parsemé de douleurs cérébrales, un étrange souffle sur son visage la réveilla.


Le "cette fois" me semble vraiment mal placé et étrange à cet endroit en raison du "mais" qui suit.


Citation de Melaka :
Lorsqu’elle se décida enfin à soulever ses lourdes paupières, deux grands yeux jaunes la fixaient. Prise de panique elle rampa en arrière et poussa un cri strident. Avec le recul la situation lui paraissait d’autant plus angoissante. Une majestueuse panthère noire lui faisait face, portant sur son dos une amazone des plus surprise. Reprenant son souffle, elle réussit à prononcer quelques mots.

"Avec le recul ..." me semble une mauvaise formulation.

Citation de Melaka :

- Je m’appelle Forannan et je suis le chef de ce village. Tu peux rester ici si tu le désires mais tu dois participer à la vie de notre tribu.

"tu devras" serait plus approprier. Il y'a d'autres petites erreurs grammaticales mais j'ai pas eu le courage de relever (tout le monde n'a pas le courage de Mike).


Pour la suite, je pense que les passages de la découverte des activités du village ou du choix de celle qu'elle fera mériteraient plus de développement. C'est un peu rapide. Ca reprend un rythme plus cohérent à partir du tir à l'arc.

Citation de Melaka :

- Tu peux te battre à nos côtés si tu le désires, proposa Soraya qui venait de réapparaître. Mon père accepte de faire une exception pour ton cas. Il dit que nous avons plus que jamais besoin d’élargir nos troupes.


Ici aussi a mériterait un peu plus de développement dans l'intervention de Soraya. Ca me semble un peu simple et rapide comme résolution.


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