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24 nov. 2016 - 22:26

Travaux en cours

Voici le texte produit pour le défi libre. Fait rapidement, je suis sûre qu'il peut être amélioré. Merci de vos retours.


En tout mythe, il y a un fond de vérité


Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi tous les rois, pharaons, empereurs et autres tsars ont toujours prétendu être les descendants d'une quelconque divinité ? Simple manipulation des foules pour légitimer leur position, me direz-vous. Toutefois, c'est un fait qui m'intrigue. Quelle que soit l'époque, quel que soit le lieu sur la carte du monde, c'est toujours la même histoire : les dieux m'ont confié leurs pouvoirs sur terre ; ce sont eux qui m’ont couronné. Et si, quelque part, il y avait un fond de vérité dans ce mythe ?

Comment savoir ? Il ne reste pas beaucoup de représentants du droit divin qui le revendiquent. Les gouvernements, maintenant, s'appuient plutôt sur « la volonté du Peuple », que celle-ci soit se soit exprimée ou non. Cependant, j'ai la chance de faire partie de ceux qui peuvent communiquer avec cet autre monde qui nous entoure, un monde fait d'esprits qui ont certainement donné naissance à nos croyances divines. Et su je les interrogeais directement ? Ils pourraient me dire, eux, si cette histoire est vraie.

C'est le défi que je me suis lancée.


Toute matière est énergie et toute énergie est matière


Ne vous imaginez pas qu'il est simple d'avoir une réponse. Je ne vais pas passer un coup de fil à Jésus en lui demandant si c'est vraiment son père qui a couronné les rois de France ou si Hercule est bien le fils de Zeus. Pas plus qu'il ne va me répondre « Mais oui, bien sûr. ». Communiquer avec l'invisible s'apparente bien souvent à faire un puzzle sans avoir toutes les pièces et sans modèle. C'est compliqué, sujet à interprétation et fragmentaire. Certains ont la chance de pouvoir entendre des mots, des phrases, dites par les esprits. Moi, j'ai seulement des images. Parfois une connaissance instinctive de leur signification. Je sais donc que cette quête risque de me prendre du temps.

Alors, je m'y mets.

La première séance se passe dans le jardin. Quelques minutes de relaxation, concentration sur ma question et je me laisse partir au son du tambour. Quelques images se forment, un bébé vagissant nimbé de lumière, une cathédrale sous le soleil, un dragon noir qui s'élance du centre de la terre vers le ciel tandis que son opposé lumineux le frôle en sens inverse et s'enfonce dans les profondeurs.
Rien de probant. Je sens un lien avec l'énergie cosmique et terrestre, symbolisée par les dragons, mais ce n'est pas suffisant. Je note rapidement ce que j'ai vu puis reprends le cours de ma vie. Je sais que ce n'est pas la peine d'insister, c'est toujours au début que la « réception » est la meilleure.

Quelques jours plus tard, j'essaie à nouveau. Cette fois, je vais près d'une source de ma connaissance où officiait, il y a très longtemps, un Oracle. Donc un lieu lié à l'énergie céleste. Je prends mon temps. Je m'assoie en tailleur près de l'eau. J'écoute le glouglou de la source et le bruissement discret des arbres. Je sens le soleil sur ma peau, la fraîcheur de la pierre sous mes fesses, l'odeur de la terre humide. Je me recueille dans cette nature. Le calme gagne chacune de mes cellules. J'envoie un baiser à la ronde, j'ai envie d'étreindre tout ce lieu qui m'accepte en son sein. Je m'asperge d'eau de la source et me dirige vers la paroi rocheuse où l'Oracle tenait séance. Je m'assoie à sa place, me pare de plumes et commence à frapper mon tambour. Ici, il a toujours une résonance spéciale, tous les autres bruits, la route, les oiseaux, s'estompent. Je suis dans une bulle. Et dans cette bulle, je vois et je comprends. Je vois l'énergie se transformer en matière et la matière redevenir énergie. Je vois ces entités, ces esprits qui, à force de contact avec l'Humanité, ce sont faits connaître au point qu'on les nomme Aphrodite, Zeus, Isis, Dieu, Apollon…


Les Dieux tombent et les hommes sont couronnés.


Je comprends que ce que nous appelons les Dieux, ces énergies conscientes qui nous guident ont gagné en individualité à force de nous fréquenter.

La dernière vibration du tambour s’éteint et j’ouvre les yeux. Le monde reprend ses couleurs normales et mon stylo couvre de notes mon carnet. J’ai progressé dans ma recherche. Je sais comment les dieux sont nés. Ce sont nos guides les plus fréquents et nous les avons nommés ainsi, les auréolant de pouvoirs selon les chemins qu’ils nous faisaient emprunter. Mais je n’ai toujours pas le lien avec les rois, ces descendants du divin.

J’ai l’occasion de refaire une séance quelques semaines plus tard. C’est l’équinoxe d’automne. La porte entre les mondes énergétiques et notre monde physique est plus fine, l’énergie est au plus haut, portée par les milliers de cérémonies qui se font de par le monde. C’est pour moi le moment de retourner dans la grotte, au sein de la Terre-Mère. Confinée dans cette matrice, je demande à assister au couronnement des rois, à la naissance du divin sur terre. Le grondement du tambour me fait entièrement vibrer, jusqu’aux os, jusqu’à faire s’envoler mon esprit.

Comme un film muet, je vois Zeus, paré des attributs que les humains lui donnent, se pencher, tendre la main à travers la membrane entre les mondes, cherchant à toucher un homme en transe qui semble lui adresser une prière. Je le vois s’efforce, s’étendre et finalement basculer. Lentement, je le vois prendre corps. Le suppliant a fini et s’éloigne, sans voir la main tendue qui apparaît derrière l’autel. Cela prend un temps étrangement étiré, peut-être des heures, ou des jours, mais finalement, l’entité que nous appelons Zeus s’écroule à terre, faible et désorientée, une couronne de lauriers sur ses cheveux bouclés et un éclair figé dans sa main droite. Épuisé, l’être s’endort, ou bien sombre dans le coma, je ne sais pas. Toujours est-il que ses yeux se ferment et que son corps se détend. Un nouvel homme arrive et dépose une offrande de fruits sur l’autel. c’est là qu’il remarque le corps étendu. Craintif, il s’approche doucement, contournant la pierre sur la pointe des pieds, le souffle suspendu. Il reconnaît la couronne, l’éclair et fait précipitamment trois pas en arrière, la bouche cachée derrière sa main, les yeux exorbités d’incrédulité. Bien vide, c’est une lueur d’avidité qui apparaît et un regard calculateur qui scrute le dieu à terre. Il s’approche de Zeus. Le touche du bout de sa sandale. Pas de réaction. Approche une main de l’éclair, l’effleure. Toujours rien. Prestement, il s’empare de la couronne, la ceint et prend l’éclair. Il repart d’une démarche triomphante, un sourire carnassier sur le visage. Zeus, lui, semble perdre de la substance et disparaît petit à petit, retourne à son état de pure énergie.

Le son du tambour se perd dans les tréfonds de la grotte. Ainsi, le mythe a bien un fond de vérité. Mais ce ne sont pas les dieux qui ont couronné les hommes. Ce sont les hommes qui ont fait tomber les dieux des cieux et leur ont pris leur couronne.

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Message posté le 13:58 - 8 déc. 2016



Le style est fluide et l'histoire ce lit vite. C'est plus difficile qu'il n'y paraît d'écrire efficacement sans fioritures, mais tu y arrives. Comme je l'ai soulevé dans l'une de mes annotations dans le spoiler, je trouve qu'il manque de développement. Si le texte se tient en l'état, l'implication du lecteur y est moindre du fait qu'il n'a personne à qui s'identifier. Il existe bien un narrateur, mais les informations sont trop minces et le fait qu'il présente des vérités sujettes à débats d'une manière aussi absolue, presque omnisciente, ne participe pas à le rendre plus attrayant. Plus humain.

Voilà pour mon avis. Tu avais tes propres pistes pour retravailler ton texte ?


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Message posté le 14:15 - 8 déc. 2016

Merci pour ton retour. Depuis toujours on m'a reproché ce manque de fioriture, d'être trop synthétique. Je ne sais pas délayer.

Je n'ai pas forcément de piste pour le moment, si ce n'est de développer. Par manque de temps, j'ai été au plus vite, à l'essentiel, quitte à asséner "mes" vérités. Je vais donc essayer de prendre le temps de clarifier, développer, et peut-être de présenter un peu plus ce narrateur. Vu que j'ai souvent peu de temps d'un seul coup, je vais sûrement travailler morceau par morceau. Dans un premier temps, je vais m'attacher à développer le second paragraphe, qui peut d'une part présenter le narrateur et d'autre part gagner en précisions.

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Message posté le 14:49 - 8 déc. 2016

Citation de Grendelor :
Merci pour ton retour. Depuis toujours on m'a reproché ce manque de fioriture, d'être trop synthétique. Je ne sais pas délayer.


En l'occurrence, ce n'était pas un défaut soulevé. Au contraire. Il faut différencier un style épuré d'un fond synthétique. Tu as le premier, je trouve, ce qui est une bonne chose. Certes, pour ce texte, il serait intéressant d'en lire une version plus étayée mais comme pour beaucoup de participants au défi, le temps a manqué alors.


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Message posté le 12:47 - 10 déc. 2016

En réalité, j'ai relu ton texte avec application. Mais je n'ai pas trouvé grand chose à corriger.
Je continue d'apprécier ton texte, par l'idée qu'il véhicule et par le style clair et précis que tu utilises.

Je te donne les quelques remarques. Ce sont des détails.


Corrections orthographiques

Et su je les interrogeais directement ?

Et si je les …...

Je le vois s’efforce, s’étendre et finalement basculer.

Il doit manquer un mot après s'efforcer...


Corrections de formes éventuelles


J'écoute le glouglou de la source

Le glouglou me paraît simple et enfantin alors que tu utilises un vocabulaire précis et efficace.
Même s'il n'y a pas beaucoup de synonyme pour ce mot, il me semble que gargouillis aurait été préférable.


Suggestions de compléments à apporter


Tu parles de « séance » dès la première fois où « Tu » tambourines. En le lisant, je me suis dit « séance de quoi ? ». Peut-être pourrais tu apporter une petite précision juste avant ou au moment de la première séance ?


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Message posté le 14:05 - 10 déc. 2016

Merci Cassi pour ce commentaire.

Je n'écris pas souvent car je ne m'estime pas d'un "bon" niveau. Toutefois vos retours, depuis des années, montrent que j'arrive à faire des choses qui plaisent, ce qui est déjà pas mal ;)

Je me donne jusqu'à mi-janvier pour commencer à retravailler ce texte. Si d'ici là, je n'ai rien fait, vous aurez le droit de me donner une tatane :P

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Message posté le 10:21 - 16 janv. 2017

Voici une version plus étoffée, surtout pour l'introduction. J'ai changé 2-3 mots à la suite mais pas grande chose.J'ai un mal fou à me sortir de mon style "efficace".


En tout mythe, il y a un fond de vérité


Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi tous les rois, pharaons, empereurs et autres tsars ont toujours prétendu être les descendants d'une quelconque divinité ? Simple manipulation des foules pour légitimer leur position, me direz-vous. Toutefois, c'est un fait qui m'intrigue. Quelle que soit l'époque, quel que soit le lieu sur la carte du monde, c'est toujours la même histoire : les dieux m'ont confié leurs pouvoirs sur terre ; ce sont eux qui m’ont couronné. En France, depuis Clovis, les rois doivent être « sacrés » lors de leur couronnement afin d’être légitimés. En Égypte, depuis la première dynastie, il y a donc plus de 5000 ans, le pharaon est défini comme un dieu lui-même, il incarne toutes les forces de la nature et est le garant de l’ordre cosmique. Le premier empereur japonais, Jinmu, est le fils de la déesse Amaterasu… Les exemples sont nombreux et présents sur toute la surface du globe. Alors, on peut se poser la question. Et si, quelque part, il y avait un fond de vérité dans ce mythe ?

Comment savoir ? Il ne reste pas beaucoup de représentants du droit divin qui le revendiquent. Et quand bien même au Japon l’empereur actuel descend bien de la lignée de Jinmu, je ne suis pas sûre que l’on puisse l’interroger à ce sujet : « Avez-vous une preuve que votre ancêtre était bien le fils d’une déesse ? ». Et les gouvernements actuels s'appuient plutôt sur « la volonté du Peuple », que celle-ci soit se soit exprimée ou non. Des démocraties plus ou moins populaires.
Cependant, pour une grande partie de la population mondiale, notre monde tangible est entouré d’un autre, énergétique, mystique, avec lequel on peut entre en contact. C’est ce monde et les guides que l’on y trouve qui a certainement donné naissance à nos croyances divines, les guides devenant des dieux. J’ai la chance de faire partie de cette population croyante. J’ai rencontré quelques uns de mes guides. Et si je les interrogeais directement ? Ils pourraient me dire, eux, si cette histoire est vraie.

C'est le défi que je me suis lancée.

Toute matière est énergie et toute énergie est matière


Ne vous imaginez pas qu'il est simple d'avoir une réponse. Je ne vais pas passer un coup de fil à Jésus en lui demandant si c'est vraiment son père qui a couronné les rois de France ou si Héraclès est bien le fils de Zeus. Pas plus qu'il ne va me répondre « Mais oui, bien sûr. ». Communiquer avec l'invisible s'apparente bien souvent à faire un puzzle sans avoir toutes les pièces et sans modèle. C'est compliqué, sujet à interprétation et fragmentaire. Certains ont la chance de pouvoir entendre des mots, des phrases, dites par les esprits. Moi, j'ai seulement des images. Parfois une connaissance instinctive de leur signification. Je sais donc que cette quête risque de me prendre du temps.

Alors, je m'y mets.

Pour moi, la meilleure technique est une forme de méditation au son d’un tambour chamanique. C’est moi qui en joue. Il est magnifique, grand (quarante-cinq centimètres de diamètre), en peau de cerf, et porte le dessin de mon animal-totem, un grand dragon bleu et argent. La première séance de ma quête se passe dans le jardin. Quelques minutes de relaxation, concentration sur ma question et je me laisse partir au son du tambour. Quelques images se forment, un bébé vagissant nimbé de lumière, une cathédrale sous le soleil, un dragon noir qui s'élance du centre de la terre vers le ciel tandis que son opposé lumineux le frôle en sens inverse et s'enfonce dans les profondeurs. J’ai frappé en rythme pendant plus de trente minutes pour ce résultat.
Rien de probant. Je sens un lien avec l'énergie cosmique et terrestre, symbolisée par les dragons, mais ce n'est pas suffisant. Je note rapidement ce que j'ai vu puis reprends le cours de ma vie. Je sais que ce n'est pas la peine d'insister, c'est toujours au début que la « réception » est la meilleure. Si je repars en voyage tout de suite, je n’aurai certainement rien, si ce n’est mal au bras.

Quelques jours plus tard, j'essaie à nouveau. Cette fois, je vais près d'une source de ma connaissance où officiait, il y a très longtemps, un Oracle. Donc un lieu lié à l'énergie céleste. Je prends mon temps. Je m'assoie en tailleur près de l'eau. J'écoute le jaillissement de la source et le bruissement discret des arbres. Je sens le soleil sur ma peau, la fraîcheur de la pierre sous mes fesses, l'odeur de la terre humide. Je me recueille dans cette nature. Le calme gagne chacune de mes cellules. J'envoie un baiser à la ronde, j'ai envie d'étreindre tout ce lieu qui m'accepte en son sein. Je m'asperge d'eau de la source et me dirige vers la paroi rocheuse où l'Oracle tenait séance. Je m’installe à sa place, me pare de plumes et commence à frapper mon tambour. Ici, il y a toujours une résonance spéciale, tous les autres bruits, la route, les oiseaux, s'estompent. Je suis dans une bulle. Et dans cette bulle, je vois et je comprends. Je vois l'énergie se transformer en matière et la matière redevenir énergie. Je vois ces entités, ces esprits qui, à force de contact avec l'Humanité, ce sont fait connaître au point qu'on les nomme Aphrodite, Zeus, Isis, Dieu, Apollon…


Les Dieux tombent et les hommes sont couronnés.


Je comprends que ce que nous appelons les Dieux, ces énergies conscientes qui nous guident ont gagné en individualité à force de nous fréquenter.

La dernière vibration du tambour s’éteint et j’ouvre les yeux. Le monde reprend ses couleurs normales et mon stylo couvre de notes mon carnet. J’ai progressé dans ma recherche. Je sais comment les Dieux sont nés. Ce sont nos guides les plus fréquents et nous les avons nommés ainsi, les auréolant de pouvoirs selon les chemins qu’ils nous faisaient emprunter. Mais je n’ai toujours pas le lien avec les rois, ces descendants du divin.

J’ai l’occasion de refaire une séance quelques semaines plus tard. C’est l’équinoxe d’automne. La porte entre les mondes énergétiques et notre monde physique est plus fine, l’énergie est au plus haut, portée par les milliers de cérémonies qui se font de par le monde. C’est pour moi le moment de retourner dans la grotte, au sein de la Terre-Mère. Confinée dans cette matrice, je demande à assister au couronnement des rois, à la naissance du divin sur terre. Le grondement du tambour me fait entièrement vibrer, jusqu’aux os, jusqu’à faire s’envoler mon esprit.

Comme un film muet, je vois Zeus, paré des attributs que les humains lui donnent, se pencher, tendre la main à travers la membrane entre les mondes, cherchant à toucher un homme en transe qui semble lui adresser une prière. Je le vois s’efforcer contre la barrière, s’étendre et finalement basculer. Lentement, je le vois prendre corps. Le suppliant a fini et s’éloigne, sans voir la main tendue qui apparaît derrière l’autel. Cela prend un temps étrangement étiré, peut-être des heures, ou des jours, mais finalement, l’entité que nous appelons Zeus s’écroule à terre, faible et désorientée, une couronne de lauriers sur ses cheveux bouclés et un éclair figé dans sa main droite. Épuisé, l’être s’endort, ou bien sombre dans le coma, je ne sais pas. Toujours est-il que ses yeux se ferment et que son corps se détend. Un nouvel homme arrive et dépose une offrande de fruits sur l’autel. c’est là qu’il remarque le corps étendu. Craintif, il s’approche doucement, contournant la pierre sur la pointe des pieds, le souffle suspendu. Il reconnaît la couronne, l’éclair et fait précipitamment trois pas en arrière, la bouche cachée derrière sa main, les yeux exorbités d’incrédulité. Bien vide, c’est une lueur d’avidité qui apparaît et un regard calculateur qui scrute le dieu à terre. Il s’approche de Zeus. Le touche du bout de sa sandale. Pas de réaction. Tend une main vers l’éclair, l’effleure. Toujours rien. Prestement, il s’empare de la couronne, la ceint et prend l’éclair. Il repart d’une démarche triomphante, un sourire carnassier sur le visage. Zeus, lui, semble perdre de la substance et disparaît petit à petit, retourne à son état de pure énergie.

Le son du tambour se perd dans les tréfonds de la grotte. Ainsi, le mythe a bien un fond de vérité. Mais ce ne sont pas les Dieux qui ont couronné les hommes. Ce sont les Hommes qui ont fait tomber les dieux des cieux et leur ont pris leur couronne.

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