En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de services tiers pouvant installer des cookies. En savoir plus

Voir les sujets non lus
Marquer tous les sujets comme lus
Accéder aux archives

  • 87 sujets
  • 565 réponses

23 mars 2016 - 21:55

Mosaïque :




Participants : Aes Sendais, Chikoun, D.A., Lepzulnag

Temps imparti : 10 minutes



Texte 1 :

Le cerceau jaune s'envole dans les airs et retombe autour de la silhouette gracile du garçon. La façon dont il bouge et fait bouger cet accessoire fluo confine au génie. Il y a beaucoup d'autres cerceaux dans son numéro, mais c'est le jaune qu'il préfère voir apparaître. Le jaune a une âme. Le jaune a un esprit. Il est mû par quelque chose. Il tape dans ses mains pour encourager le prodige, bluffé par la prestance agitée de ce tout jeune personnage. Enfant, et déjà prophète du spectacle. La foule compacte se presse et danse en rythme des musiciens qui accompagnent le garçon. Il se renverse avec le cerceau jaune qui ignore tout des lois de la pesanteur, qui le suit comme un ami de toujours, se fait souple pour enchaîner les figures compliquées en sa compagnie.

Texte 2 :

La cité s'étiolait en millier de lambeaux de couleur, flous et anonymes. Jhane tournoyait, dissolvant le monde extérieur dans son univers. Le bruit de ses pas percutait les murs de la place avec précision, revenait en son centre étourdir la jeune femme et la submerger. Les fenêtres des bâtiments devenaient des étoiles sur une toile peinte, étalée, de l'ocre des murs, de l'ivoire des pavés et du bleu du ciel. Ses jambes s'entremêlaient inlassablement, la propulsant toujours plus vite contre les frontières de son esprit.
Elle était seule et ne dansait que pour elle-même. Ni grapheur ni parleur, elle se sentait plus proche de ces derniers toutefois, avec la sensation que son œuvre vivait dans l'instant, sur le fil délicat d'un présent qui se perd déjà. Approche, absent, Jhane danse pour toi.

Texte 3 :

Bernard m'avance dans la rue. Vide Normale.Je glisse sur le bitume inégal du parking éclairés de la lumière jaunatre des lampadaire. Je sursaute non, c'est bernard qui m'a fait passé sur un endroit où le macadam usé du parking est soulevé par endroit par des racines des peuplier qui entourent la résidence. J'ai toujours du mal à faire la différence entre ce qui vient de moi et ce qui vient de Bernard.
Nous nous dirigeons vers le centre commercial, où je vais de temps en temps acheter des cigarettes. Celles dans un paquet blanc et rouge. Car j'aime bien le rouge. Nous y rentrons.

Et après quelques mètre parcourus. Bernard me dit d'attendre.

Je suis devant une porte grise métallique au milieu d'un allée.Le couloir sens l'odeur de friture du kébab dernier kébab du quartier maintenant éteint à cette heure.

Dans un coin juste à la limite de ma vision péripherique je peux apercevoir un néon qui grésille. La vibration alterne entre l'aigu et le grave et me fait grincer des dents nerveusement.Je veux fumer une cigarette pour me détendre et je demande à bernard de me passer mon paquet. Bernard... n'est plus là je suis seul sur un siège coincé entre mon dossier, deux roues et une porte à la peinture gris métallique écaillé.

Texte 4 :

Un serpent. C'est un serpent ancien, qui a grandi dans les recoins les plus sombres et humides de la jungle. Il s'est enveloppé de l'ombre des lieux, sa substance s'est fondue avec l'atmosphère maléfique qui y règne. Les animaux ne sont plus eux-mêmes, ils sont laids, vicieux. Parmi eux, le serpent rôdait en maître, son passage inspirait la crainte et le dégoût.
Aujourd'hui, ce serpent est dans mon ventre. C'est à travers mes boyaux qu'il laisse sa puanteur et sa souffrance. Et je ne peux m'en débarrasser.


  • 87 sujets
  • 565 réponses

Message posté le 22:20 - 23 mars 2016

Mosaïque :




Participants : Aes Sendais, Chikoun, D.A., Lepzulnag

Temps imparti : 5 minutes



Texte 1 :

Eau perlée

perdue, seule au milieu de ses compagnes.

Air liquide

tout deux vitaux pour l'existance de la vie.

Vie qui le coule plus hors de toute veine, elle s'est arrêtée

Pour contempler.

Le ver(t)s oublié dont elle tire son sang.

Texte 2 :

Je pense à beaucoup de choses, dans ma bulle. J'aime fermer les yeux pour mieux apprécier les couleurs quand je les rouvre. Il y a du rouge, beaucoup de rouge ! Comme c'est beau. Je peux sentir l'épiderme pourpre sur lequel je me tiens, il est doux. Je suis content de voir, de toucher.
Ah, je sens comme une secousse, un mouvement ! Ma bulle roule ! Je me laisse griser par les sensations. Comme je vais vite. Les couleurs autour de moi deviennent flous. Je ne pense plus à rien, simplement à la vitesse.
Puis je tombe. Je sais que je lorsque ma bulle va toucher terre, à peine né, je vais mourir. Une dernière pensée m'envahit : je me demande pourquoi je vis, moi, petit et insignifiant esprit de la pluie.

Texte 3 :

Ce que j'aime venir ici l'après-midi avec la pièce que je réussis à avoir de mes parents en chouignant un peu. Je traverse la banlieue en trottinant, en courant, en sautant et en grimpant sur les obstacles, prenant des détours que j'aime pratiquer. Ma mère me dit que je risque de tomber si je n'arrête pas de courir comme un singe dans tous les sens sans regarder où je vais. Mais je vois où je vais, 'man. Je vais vers l'aventure. Et c'est tellement bon de se sentir vivant et agité, comme une vague géante qui refuse de s'échouer quelque part. Je suis tombée quelques fois, mais ça en valait la peine. Je serais si malheureuse si j'arrêtais de bouger comme ça.
J'entre dans la boulangerie et je regarde les bocaux de bonbons empilés partout sur ma gauche. C'est gigantesque, il y a ceux que je préfère. Courir m'a donné chaud. Le boulanger me regarde avec son éternel sourire, à force il sait pourquoi je viens. Il se dirige sans même me demander vers les Mister-Freeze dans le congélateur et sort mon préféré, grand format évidemment. Il me connait bien. Maintenant, c'est le tour des bonbons. Il y a les rouges que je préfère. Je vais vider le bocal.

Texte 4 :

Comme une vision macroscopique sur sa peau. Une perle glisse sur ses lèvres. Hmmm... Inatteignable, et pourtant, je m'en délecte et je frissonne. A la seule idée de recueillir cette goutte ronde et brillante du bout de la langue. Dans mon esprit, un imaginaire se développe, dépasse la situation. La goutte tombe... Je la suis du regard, lentement, le long de sa chute. Ses reins se creusent, son ventre s'avance. La goutte s'écrase et explose sur leurs ventres entremêlés. Je reste là, spectateur affamé.


^