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Jeu d'encre automnal
Inktober 2017
Travaux en cours
Dans le cadre de l'Inktober 2017, défi initialement graphique, j'ai créé tout le moins durant à raison d'un texte par jour en moyenne. Pour un résultat de 23/31.
L'idée est de créer chaque jour, sur un thème imposé.
Je tâcherais de combler les vides d'une nouvelle création sur les thèmes que je n'ai pas abordé.
Commençons ici par :
#1 Rapide
Un pas suit l'autre
Le rythme induit l'être
La marche est enjouée et envolée
Elle tourne dans les allées
Détourne l'esprit vagabond
Emporte les pensées d'un bond
Et se conclue dans un salut
Aimable merci circonvolu
Pour avancer, il faudra jouer au crabe
Avancer de biais, ne jamais offrir le flanc
Marcher sur l'autre pour être sans équivalent
Se protéger pour toujours être incernable
Tel sisyphe, tenter d'émerger du panier
Malgré le ressac qui repousse vers l'abysse
Descendre pour mieux s'extraire, s'ingénier
Alors que pour sortir, il suffirait que tous s'unissent
Parfois, dans un élan d'envie, j'en avale encore et encore
Plaisir immédiat, délice coupable, je repose la cuillère, repus.
Délicieuse saveur qui englue les papilles et pousse à l'abus
Elle est partout, trompeuse sensation qui me soutire mon accord
J'en veux plus, toujours plus, peu importe la satiété
J'engloutirais des montagnes de poudre blanche
Donnez m'en jusqu'à calmer ma diffuse anxiété
Elle qui me dévore : ai-je toujours de belles hanches ?
Sous l'eau, il dérive
Brasse coulée sans peur
Danse lente et lascive
Amour des profondeurs
Déraison du corps
Asphyxie de l'âme
Retour brutal à bord
Ecrasé sur les brise-lames
Litanie oranisée, loggorhée contrôlée
Des mots rodés, un verbe ampoulé
Echanges policés, verbiages répétés
Calembours pincés, chiffres assénés
Comédie humaine, kafkaïenne
Salutations machinale, courtoisie triviale
Ecriture mécanique, pensée dithyrambique
Partition répétée, exercice terminé
Que faire quand l'esprit est clos
Que penser quand le doute éclot
A trop vouloir disséquer les choses
L'esprit avide de certitudes veut sa dose
On cite à l'envie Ockham et comme une épée, on manie son rasoir
On se protège des idées toutes faites, même des plus dérisoires
Ou c'est ainsi qu'on voudrait se voir : un scientifique pragmatique
Car en quête de vérité, il faudrait éviter d'en devenir dogmatique
Un jour de marché, n'osant pas démarcher, elle erre dans les allées, la mine déconfite, ne sachant où aller. Des truffes confites aiguisent son appétit mais un regard aiguisé refroidissent ses ardeurs, en affutant d'autres. Une envie depuis longtemps refutée fleurit comme une rose sur ses joues. La vendeuse, qui fleurait bon la rose, sourit et lui tend un numéro en murmurant : "On joue ?"
Recroquevillé sur son prie-dieu, il implore
Penché sur ses traditions millénaires, il prie
Effondrement prévisible des paradigmes qu'il honore
Déliquescence d'une moralité, évolution d'un esprit
Tu crains ta mortalité, ta dévotion bloque ta pensée
Elle est ta béquille de jeunesse, ton soutien de vie
Qui tacle les différences, afflige les opprimés
Ta voie parle d'aimer l'autre mais tue ceux qui en dévient
C'est un bruit qui glace le sang
Dans une cacophonie de haine
Le tombeau s'ouvre, béant
Devant celle qui ne voulait pas sa vie vaine
A la lumière vacillante des feux
Elle gît, éteinte et terne
Devant ceux qui appelle la mort de leurs vœux
Victime de la peur qui ici gouverne
Entre dans la danse, suis le pas
Réussis plus que tu ne le penses, ne fuis pas
Construis ta demeure, durcis toi
Conforte tes erreurs, confie toi
Fuis tes réussites, ignore tout
Brandis tes déficits, tu t'en fous
Placé sous les projecteurs, tu frimes
Ancré dans ton meilleur, tu t'abîmes
Et on continue doucement :
#11 Run (Courir)
N'oublie pas que le plus important est devant toi
Avance le plus vite possible pour l'atteindre
Garde avec toi le plus longtemps possible tes émois
Supprime les temps morts, rien à craindre
Saisi l'instant, embrasse la nuit, elle t'excite
Dévore le jour, tu courras plus vite dans le noir
Ton sommeil s'échappe en lambeaux d'espoir
Chaque course a une fin et tu la précipites.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort
Ou leste nos pas, s'ancre en nous à mort
De lestes langues auront tôt fait
De lancer une arangue très étoffée
Arguant qu'il faut être endurant
Défendant un brutalisme idiot inefficient
Suspendre son jugement, écouter l'autre
Se dire qu'un autre avis peut valoir le nôtre
Une myriade de petites choses qui dégringolent
Écorchant tes mots, déchirant tes os
Des mandibules invisibles laminent ton dos
Et dans l'indifférence complice, ils rigolent.
Sous la pluie de maux acides rongeant l'égo
Qui se construit, brique par brique
Vague après vague, tu restes stoïque
Enfermé derrière ta carapace, tu maintiens l'embargo.