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Chapitre 1 : Le loup aux yeux rouges

[Ruines d'Umatra]Concerté : Mezd, Méli, Cassiopée

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11 déc. 2015 - 14:21

Résumé :

Série d'aventures concertées dont le premier chapitre, Le loup aux yeux rouges, tourne autour de l'apparition de rumeurs d'un étrange loup suivi de morts relevés dans les environs des Ruines d'Umatra. La population est inquiète, est-ce une nouvelle histoire folklorique pour éloigner des ruines ou une nouvelle menace est-elle apparu ?

Les auteurs :

Serial est jouée par Méli
Mezdrön est jouée par Mezd
Lugh Art est joué par Cassiopée
Nozham est joué par Mezd
Niae est jouée par Cassiopée

Couleurs des dialogues :

Serial : #EF9B0F
Mezdön : ?
Lugh Art : tan
Nozham : ?
Niae : #6050dc


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Message posté le 23:32 - 11 déc. 2015

Méli a écrit :


Serial trébuche pour la quatrième fois sur une pierre subtilement cachée par la végétation alentour. Elle peste en utilisant le peu de vocabulaire grossier qu'elle connait. Elle l'a acquis en écoutant Filial, son frère aîné. Il a l'habitude de se rendre à Belle Alliance pour échanger quelques productions familiales contre les ressources nécessaires à la maisonnée. Cependant, il ne se contente pas d'effectuer les échanges et repartir; il passe d'abord à l'une ou l'autre auberge de la ville où il boit un verre ou deux ou plus, avec des compagnons croisés au hasard de son chemin. C'est là qu'il apprend les jurons de tout genre qu'il rapporte à Serial, ainsi que quelques petites histoires.

Un sourire se dessine sur le visage de la jeune Kor, et ses yeux commencent à pétiller de malice au souvenir de la dernière rumeur qu'il lui a raconté : un animal fantastique aurait été aperçu à plusieurs reprises à la lisière des ruines d'Umatra. Les témoins ne savent en donner une véritable description; la plupart n'ont vu qu'un ombre passer, mais certains affirment l'avoir vu observer un champ de bataille et que son pelage était si clair qu'il se confondait avec la brume. Filial affirme qu'il ne doit s'agir que d'un vulgaire animal sauvage mais Serial est déterminée à vérifier que ce n'est pas un graphon licorneux. Il n'est pas question qu'elle laisse sa chance passer, pas même s'il s'agit des ruines d'Umatra à l'origine de tant histoires cauchemardesques.

Depuis toute petite, elle rêve de trouver et adopter cet être aussi rare qu'exceptionnel et rien ne l'empêchera de poursuivre sa quête. Malgré tout, si Serial était honnête, elle admettrait regretter un peu sa curiosité débordante, ne pas être bien rassurée près de ces ruines sombres et inquiétantes, et surtout, qu'elle préférerait être bien au chaud chez elle. Mais la jeune Kor n'est pas très honnête à ce moment et, tout en marchant, elle essaye de se convaincre qu'elle est assez grande et préparée pour cette petite expédition et qu'elle ne risque rien. Très concentrée sur ses pensées afin d'ignorer la peur grandissante, elle ne voit pas, une fois de plus, la pierre cachée par la mousse verte, et tombe en s'écorchant le genoux.
Assise dans les herbes hautes, Serial souffle sur sa blessure brûlante. Elle a les larmes aux yeux mais refuse de pleurer comme une gamine. Pourtant, la Kor est encore jeune, bien trop jeune et inexpérimentée pour errer près des terribles ruines d'Umatra.



Mezd a écrit :

C'est dans un cimetière, où les morts n'ont parfois pas de nom, qu'un loup au pelage argenté se glisse d'ombres en ombres, laissant traîner dans son sillage une faible lumière qui persiste quelque secondes.Elle met du temps à passer lentement devant chaque tombe, semblant lire chaque nom et scrutant sépulture avant de se retrouver au centre du lieu. Puis, comme une leçon apprise par cœur, elle commence à chanter de sa voix rauque, imitant dans la nuit les voix outre-tombe des morts et des disparus, jusqu'à ce que de la terre meuble la poussière et la terre s'agite, comme mus par une force propre.

Dans l'élégance d'un ballet, des ombres s'extraient du sol, et se relevant montrent à la nuit brillante des membres décharnés, usés par le temps. Quand enfin ils sont tous sortis, Mezdrön poursuit son chemin. Dans sa suite, les corps relevés la suivent, comme une longue procession. C'est ainsi qu'ils marchent tous durant des heures, sans qu'aucun ne sache où ils vont, et pourquoi ils vont. Mais ils suivent la louve, ainsi, jusqu'à croiser un vivant prostré dans l'herbe. Chacun passe devant, Mezdrön en premier, sans se retourner sur cette étrange rencontre, comme si leur destin aveugle les empêchait de voir, et de comprendre ce qu'ils pouvaient rencontrer, de vivant ou de mort.

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Message posté le 16:59 - 15 déc. 2015



La brume est tombée très soudainement. Serial, toujours assise par terre, ne voit plus que des ombres tout autour. Elle se sermonne de se comporter telle une enfant mais elle ne trouve pas pour autant le courage de se lever pour poursuivre sa route. Elle reste là, dans l'herbe qui devient humide du fait de la brume épaisse et commence à imprégner ses vêtements. Elle regarde d'où elle vient, espérant secrètement que son frère ou son père se sera rendu compte de sa bêtise et l'aura poursuivi. Mais elle ne voit rien. Des frissons la parcourent, elle juge que c'est le froid avant de réaliser qu'elle entend depuis quelques minutes de faibles bruissements.

Sa vue est très bonne, proche de celle d'un félin, pourtant elle ne voit toujours que des ombres immobiles dans cette brume qui semble encore s'être épaissie.
Ce n'est qu'une fois que le loup passe très proche d'elle qu'enfin elle le voit. Il passe furtivement, sans un regard pour elle. Elle croit pousser un cri, mais le son reste coincé dans sa gorge. Alors qu'elle se remet à peine de cette apparition, qu'elle hésite à penser qu'il s'agissait d'un fantôme ou d'un mirage créé par les ruines, elle est projetée en plein cauchemar. Des êtres, ou devaient-ils l'être auparavant, suivent le loup argent. De trop nombreux corps dont ils manquent certaines parties, se traînent devant elle sans la voir. Serial reste immobile, bien trop épouvantée pour la moindre réaction. Une pensée surgit cependant : "Son cœur fait bien trop de bruit à ses oreilles, il bat bien trop vite et trop fort, ne risque pas de révéler sa présence à ces monstres ?"

L'atroce procession est passée. Aucun n'a fait mine de voir la jeune Kor. Elle est paralysée par la peur de longues minutes encore. Un déclic se fait, elle revient à la réalité et à l'épouvantable scène dont elle a été témoin. Sa respiration reprend brusquement, comme si elle avait été privée d'air trop longtemps. Sa voix aussi revient, et elle pousse un long cri de peur, comme à retardement, comme si l'étrange procession venait d'apparaître devant elle. Et elle éclate en sanglot. Elle a peur et elle tremble.


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Message posté le 21:26 - 18 déc. 2015

Perché au sommet du môle. Lugh Art a contemplé des carnages.
La crispation sculpte des plis de contrariété sur son visage durci par la tension. Les rides se dessinent profondément entre les fines lignes sombres tatouées sur sa peau. Il plisse les yeux pour canaliser la fureur qui le maintient assis. Sa monture, immense équidé aux muscles puissants fulmine. Ses naseaux soufflent une buée chaude et son cuir tressaille sous l'énervement et la fougue qui l'habitent.
A demi nu, l'homme est cerné d'un halo de vapeur. D'un geste nerveux, il repousse sa cape épaisse. La fourrure l'indispose. Son torse de guerrier hystang luit de sueur malgré le froid piquant qui l'environne.
Prévenu trop tard, il est arrivé encore trois fois trop tard. Il suit la Louve depuis des jours. De loin, sans jamais l'approcher.

Ils ne connaît pas les victimes. Il ne connaît pas les meurtriers. Il se contente pour le moment de suivre les razzias et la louve qui les suit. Il arrive toujours quand il n'y a plus rien. Plus rien sauf cet animal.

Faldhor trépigne d'un seul sabot. Il frappe le sol à répétition, marquant un rythme qui alerte Lugh. La nervosité de son cheval est égal à la sienne. Faldhor n'a pas l'habitude d'exprimer avec une telle force sa désapprobation. Mais ce qui se passe à leurs pieds défie toutes leurs habitudes.
Lugh en a froid dans le dos. Il ne souhaite pas en voir plus. Un défilé de goules suit à présent la louve.


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Message posté le 18:36 - 21 déc. 2015

C'est au sommet d'une colline, alors que le groupe s'est enfoncé un peu loin dans les terres d'Umatra, que Mezdröm se fige. C'est dans ces affluences d'odeur, de son et de magie inconnues qu'elle se sent être tout au fond d'elle, comme une fleur qui s'épanouit. Les goules, ainsi récupérées des cimetières et des charniers se rassemblèrent autour d'elle comme dans une digne procession. Et , mues par une foi qu'elles ignorèrent toutes, se mirent à s'exprimer au travers de voix grondantes et rocailleuses

" Au nord, sous les arbres"

" Au sud , dans un recoin de pierre"

" Et dans la lumière"

" Ligne d'Umatroy, "

" Des cadavres, des mourants"

" Des agonisants"

"Mort amuse"

" Race cruelle"

" Dans la nuit, torture la vie"


Alors, elle devine, et dans la nuit qui s'est imposée, elle hurle jusqu'à s'en rompre la voix. Elle hurle pour toutes les âmes qu'elle devra retrouver. Et pour le chemin, qu'elle devra parcourir. Elle hurle pour annoncer aux âmes agonisantes, aux cadavres, aux morts, et aux choses qui n'ont plus lieu d'être, qu'elles doivent disparaître. Parce que c'est ainsi.

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Message posté le 00:00 - 23 déc. 2015

Elle tremble et sanglote de longues minutes qui deviennent une heure puis deux. C'est quand la pénombre commence à se faire telle qu'elle ne voit plus au loin, quand elle lui rappelle la brume et le terrible défilé qui suivit, que Serial reprend suffisamment ses esprits pour se lever.
Elle rebrousse chemin, elle retourne vers la vie. Elle a terriblement besoin de voir la vie !

Elle marche longuement, sans véritablement voir autour. Un pas après l'autre, elle avance le regard fixe, davantage guidée par l'instinct que par la réflexion. La jeune kor n'est pas encore véritablement revenue de l'horreur, son esprit est encore ailleurs. Un ailleurs où les morts suivent un loup argenté dans la brume.

Un frisson la parcourt et secoue tout son être. Le mouvement a réveillé l'attention de la jeune fille. Ses yeux s'animent à nouveau et regardent frénétiquement autour d'elle pour tenter de reconnaître les lieux. Puis ses narines frémissent, et elle réalise qu'elle sent un agréable fumet. C'est cela qui l'a ramené à la raison. Son ventre gargouille d'impatience tandis qu'elle suit l'odeur. Elle a hâte d'arriver, hâte de voir les vivants, hâte d'être à l'abri.


Il ne lui faut pas longtemps pour apercevoir une auberge. Malgré la fatigue, elle court à en perdre haleine; comme si sa survie en dépend.


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Message posté le 20:55 - 10 janv. 2016

Ce qui se passait à leurs pieds défiait toutes leurs habitudes.
Lugh en avait froid dans le dos. Il ne souhaitait pas en voir plus. Il tira la bride de sa monture et lui fit tourner le talon. Faldhor hennit en démarrant au galop.
Ce n'est pas une fuite.
Lugh ne cherchait pas à mettre des lieux entre lui et ses visions, il voulait seulement comprendre...

Sa course ne s'arrêta pas à la nuit tombée. La fatigue de son cheval ne le brida pas. Il voulait arriver au village avant qu'il ne soit trop tard, avant que les ravages ne les atteignent.

La bave à fleur de bouche, le corps encore fumant, Faldhor et Lugh Art arrivèrent au village à l'aube. Le cavalier prit le temps de mener son bourrin à l'écurie afin qu'il puisse paître, boire et se reposer un moment.
Il n'avait pas fini de déharnacher son animal que le palefrenier sortit de son trou en se frottant les yeux.

- Oh ! Messire Lugh, vous êtes rentrés ? Laissez, je vais continuer. Vous l'avez un peu maltraité. Il a besoin de soins.

- Merci Dip, je te le confie. Fais en sorte de le rendre beau et fort pour ce soir.

Claquant le lourd fessier de son compagnon d'infortune, il quitta l'écurie pour se diriger tout droit vers le repaire de Pelvez Bih. Le Chaman Bih était bien le seul près de qui il pouvait imaginer avoir un peu de réconfort dans un pareil moment.


Le vieil homme se faisait plus vieux à chaque nouvelle visite. Le temps semblait s' étirer pour lui. Quand Lugh entra dans le temple, Pelvez Bih était assoupi. Quinze jours l'avait ridé comme une année. Ces derniers mois, il ne bougeait plus guère de son nid de fourrure que lui avait confectionné les prêtresses de Hyst.
Lugh s'approcha du vieil homme. Sa peau parcheminée était recouverte de fines circonvolutions qui s'entremêlaient en un ballet de lignes. Elles s'étendaient jusqu'au sommet de son crâne rasé.

- Tu as mis longtemps à revenir.

L'homme ne dormait pas. Il gardait les yeux fermés, plongé dans une transe qui le maintenait pourtant attentif au monde qui l'entourait.

- Oui Kha Bih, mais j'ai vu pour toi... Et je ne comprends pas ce qui se passe. J'ai besoin d'entendre ta sagesse. Je t'en prie dis moi ce qui se passe.Je suis fatigué, voir par tes yeux n'est pas de tout repos.

Le vieil homme ouvrit les paupières. Les iris étaient troubles et ses yeux tenaient à peine ouverts.

-Je te dirai ça tout à l'heure. Peux-tu aller me chercher Mri Niae tout de suite ?

Mri Niae était sans doute la prêtresse la plus guerrière de leur village et des villages environnants. Elle était aussi la réponse la plus profonde après Pelvez Bih aux tortures des esprits. Si Kha Bih la demandait, c'est que le moment était grave.
Lugh se précipita vers le domaine de Shi Niae.


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Message posté le 19:57 - 13 févr. 2016

A la lisière des ombres une vague implacable traverse l'espace et les lieux, marquant chaque cadavre, et chaque trace de la mort où qu'elle demeure. Quand enfin les lignes se heurtent à des murs invisibles, à l'ombre plus sombre que les nuits ; quand elle touche le bout des mondes et des âmes ; enfin, elle se retire, et revient lentement se recroqueviller au fond de la gueule béante de la Louve.

***


Nozham priait sur le monticule de terre qu'il avait formé lui-même, sur les cendres de son dernier animal de compagnie, mort dans des circonstances que pas même ses proches ne purent en écouter l'histoire. C'était une sorte de chien sombre, au regard plus noir qu'un corbeau, et aux poils plus épais qu'un plumage. En fait, on aurait dit un oiseau transfiguré dans un corps de chien, inspiré par la chasse et la fidélité : une chimère qui répondait au nom de Lugvah. Enfin, c'était avant - avant qu'il ne s'enfonce près d'Umatra pour y chasser les ombres et le mal. La lèvre inférieure tremblait légèrement sous le froid et l'émotion. Et ses yeux bleus se plissaient légèrement, rendant son visage dur et austère. Sur ses joues, de vieilles cicatrices accompagnaient les premières rides. C'était un Hystang commes les villages du nord en faisaient naître : grand, trapu, solide et peu bavard, avec un goût prononcé pour la solitude tant qu'elle était accompagnée d'un animal digne et fidèle.

Nozham n'en était pas à sa première bête, mais celle ci avait duré plusieurs cycles, plus qu'aucun autre n'avait su le faire dans tout le village. Et puis il chassait admirablement. Il chassait. L'homme serra son point droit, laissant légèrement ses ongles s'enfoncer dans sa peau blafarde. Il allait mettre du temps à retrouver un autre compagnon. Il déplia légèrement son genou pour se releva, quand il renifla, d'aussi loin que pouvait lui permettre ses sens, une onde lente et silencieuse. Ce fut comme une bourrasque de vent qui prenait son temps, recouvrant les collines d'un voile sombre. Sa main rejoignit son arme, mû par une peur obscure et ses jambes le soulevèrent pour laisser son corps affronter le présage. Mais il n'en fut rien, il ne se passa rien, sinon une légère brûlure dans son ventre. Nozham maugréa avant de lâcher le fourreau de son arme et de se retourner pour rejoindre le village en contrebas. Niae l'attendait.

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Message posté le 16:40 - 14 févr. 2016

Il semble que seul le désespoir a permis à Serial d'arriver jusqu'à l'auberge. A peine le pas de la porte traversée, la chaleur du foyer l'entourant, elle s'évanouit devant une serveuse surprise.
Des sels et quelques claques ne suffisent pas à la réveiller, elle est épuisée par le choc et la course.
L'aubergiste envoie son épouse chercher le soigneur du village et, après s'être assuré qu'elle n'a aucune blessure grave visible, il l'installe dans une chambre du bas. Son regard se fait inquiet alors qu'il l'observe très agitée dans son sommeil; il pense aux rumeurs alarmantes qui circulent depuis quelques semaines. Lors de la dernière réunion du village, plusieurs membres ont été envoyés enquêter.
Quelques petits cris de terreurs de son invitée surprise le ramène à la réalité. Il doit prévenir le chaman du village, rien de bon n'a pu mettre cette jeune femme dans cet état de terreur.

Quand son épouse revient avec le soigneur, il lui laisse le soin de s'occuper de l'auberge et prend la route pour le temple.

L'homme de soin découvre plusieurs blessures superficielles sur Serial, quelques écorchures qui guériront bien vite. Mais il est préoccupé par sa grande agitation durant son sommeil; elle est si nerveuse qu'une transpiration ne tarde pas à apparaître sur son front. Il essaye de la réveiller avec quelques sels mais rien n'y fait et c'est contrarié qu'il voit son remède apaisant lentement refroidir. A court d'autres solutions, et puisque sa vie n'est pas en danger, il abandonne sa patiente aux bons soins de la femme de l'aubergiste en lui laissant quelques prescriptions. Il insiste plusieurs fois sur la nécessité de le prévenir dès le réveil de la malade, quelque soit l'heure. Enfin, il retourne à ses occupations, laissant la femme dépitée par toute cette agitation imprévue.


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Message posté le 22:31 - 25 févr. 2016

Niae avait établi son campement d'hiver en contrebas de la roche de Puits-d'eau. Le site, privilégié lui garantissait une relative protection contre les grands vents d'ouest qui sévissaient à cette saison et une source d'eau pure.
La prêtresse se tenait accroupie près d'un feu contenu dans un cercle de pierre. Elle utilisait une longue feuille de tabac pour attiser les flammes et guider les fumées à s'élever droit vers le ciel.
Nozham était à ses côtés. Le frère avait sa mine sombre des jours de mauvaises chasses et il marmonnait en échos à Niae.

Lugh pénétra sous les os immenses positionnés en croix qui marquaient le portail du camp. A ce même moment, Niae poussa un grand cri et étouffa le feu violemment, libérant ainsi une jet de fumée noire qui se rampa sur le sol.

Niae darda sur Lugh ses yeux noirs. Elle était la seule de leur tribu avec Nozham à posséder des yeux aussi obscurs, comme des trous sans fond où la lumière irradiait de nulle part. Lugh, comme ses pairs avaient des yeux limpides et transparents évoquant le cours du ruisseau sous un ciel clair.

La fumée la nimbait d'une auréole sombre. Elle s'adressa à Lugh :

- Bih n'en a plus pour longtemps. Trop de revenants ont grillé ses ailes. Nous allons devoir partir. Toi, Nozham et moi.

Lugh n'osait pas l'interrompre, mais les questions se bousculaient dans sa raison mise à mal par les événements des derniers mois.

Niae regarda Nozham de biais et prit l'air mystérieux pour ajouter :

- Oui, il ne faut pas tarder.

Elle compléta :

- Prenez les boucliers de pierre avec vous.


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