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Récit suivi

Les textes du projet Bradbury de Cassiopée

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16 oct. 2017 - 11:13

Travaux en cours

C'est un jeu.
Je m'amuse à reprendre les thèmes proposés par Petrichor dans son projet Bradbury dans l'ordre où il les a proposé pour construire un récit. Inutile de dire que je ne sais pas vraiment où tout ça va me mener mais ça m'amuse beaucoup. J'aime rebondir.:)

1- La pluie
436 mots

Nous l'attendions depuis si longtemps que nous ne savions plus compter les jours. Il semblait que c'était un espoir sans fondement, un rêve qui jamais ne se réaliserait mais dont la récurrence distillait en permanence un poison dans nos veines.
Sous les tentes, les enfants n'avaient plus la force de pleurer, prostrés sous l'ombre d'une toile. A quoi bon chercher la chaleur pourtant douce des mères quand il fait déjà trop chaud. Chacun s'isolait dans sa propre coquille gardant ses dernières forces pour respirer avec parcimonie. L'air sec écrasait le village. Nous sombrions dans une somnolence douloureuse.

Ils nous avaient promis de revenir mais nous n'y croyions plus.

Quand nous avons entendu les moteurs des camions tous les yeux se sont grand ouverts. Certains ont crié et usé leurs dernières forces pour se lever lentement et ébaucher un pas dans leur direction.
Ils étaient notre seul espoir. Je n'ai pas bougé. J'avais déjà mis un premier pied hors de la conscience. C'est le contact de l'eau sur ma langue qui m'a permis de réaliser que j'avais encore un corps mobile et que Mathis et Liam étaient de retour. La patrouille avait trouvé de l'eau. Merci !

- Allez ! Réveille-toi ! Tu n'as plus rien à craindre on a trouvé le paradis.

J'ai bien entendu Mathis me parler d'Eden. J'ai aussi senti ses bras maigres me prendre avec délicatesse. Mais j'avais beau me fouetter intérieurement, mon cerveau ne parvenait pas à conditionner mon corps pour le bouger. Quand j'ai enfin réussi à mobiliser mes muscles pour qu'il me soulève et me porte, la tête me tournait et mes os me semblaient n'être que tas de rouille. Soutenu par Mathis, j'ai réussi à marcher les quelques pas nécessaires pour atteindre ce qu'il désirait me montrer.
J'avoue avoir été sacrément déçu. Il y avait bien un tonneau d'eau déjà à moitié vidé, mais en dehors de lui, le camion ne contenait qu'une vieille machine presque en aussi mauvais état que moi.

- Ah, ah, ah ! Ta mine chiffonnée n'y croit pas, hein ? Hé bien, je te présente la machine à faire de la pluie ! N'est-ce pas merveilleux ? Je te jure qu'elle marche. L'eau que tu as bu est son œuvre.

Une machine à pluie... J'en avais entendu parler... Mais il y a bien longtemps, avant...

J'ai enfin réussi à sourire, un demi-sourire qui me craquelait les lèvres à les faire saigner.

Mathis l'a vu et le sien s'étendit sur toute sa face, montrant tout à la fois, son bonheur et sa fierté.

- Tu vas voir, on va la monter. C'est hyper rapide !


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