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24 nov. 2016 - 23:41

Travaux en cours

Tout comme Grendy, je sais que mon texte a besoin d'être amélioré. Si vous m'y aidez, je vous serai reconnaissante. Désolée s'il est un peu long.


Ils avaient bâti de lourdes cathédrales portées par des titans sculptés dans la pierre. Du haut des tours, leurs flèches perçaient les fumées fantasmagoriques en quête de dieux. Elles planaient au dessus du sol, volant à quelques mètres d'une couche d'eau huileuse qui recouvrait tout. De longues passerelles en fer, aux tronçons boulonnés et soudés entre eux sur des kilomètres, reliaient ces monuments sans jamais toucher terre. Ils étaient soulevés par des moteurs atomiques dont nous ne maîtrisions pas la technologie. Pourtant, tout ceci n'était que des prisons.
Autour, seules subsistaient les ruines de la ville que connurent nos parents.

Aucun de nous n'avait jamais vu les envahisseurs, nous n'étions pas là lors de l'invasion. Ou du moins, nous n'étions pas en surface. A cette époque, nous étions les reclus de la société, vivant dans les profondeurs des caves qui nous servaient d'ateliers. Nous étions des enfants exploités, les soumis. Nous sommes aujourd'hui les seuls survivants.

Ceux qui nous gouvernaient n'avaient pas idée de ce qu'ils déclenchaient quand ils voulurent nous libérer du joug des dieux. Ils se disaient porteurs de germes d'un monde meilleur, sans autorité supérieure, où l'homme serait son propre maître. Ils pensaient que les dieux protecteurs nous clouaient sur la planète pour se réserver le meilleur de l'Univers. Abattre les dieux devaient nous apporter la délivrance.

Forgés depuis l'Antiquité par nos ancêtres, les douze divinités trônaient en ronde autour de nos villes. On disait qu'elles protégeaient les cités, et la nuit leurs murmures endormaient les enfants. Ces divinités, nous apparaissaient sous la forme de douze pylônes composés de métaux entrelacés. Notre éducation nous encourageait à les vénérer pour leurs bienfaits. Mais peu à peu, nous perdîmes nos croyances en vivant trop près d'elles. Les doutes firent place au déni.
Une seule journée, marquant ainsi l'histoire, suffit aux hommes pour faire tomber les dieux. Nous n'avions pas conscience qu'avec eux tomberait l'humanité.
Aujourd'hui, les pylônes sont toujours à terre. La face des dieux plantée dans le cambouis.

***



Ce jour là, j'avais pénétré dans les profondeurs dans la zone dangereuse. Je voulais voir de près une de ces « cathédrales de soumission » comme nous appelions les constructions qui renfermaient nos frères. Ces frères humains entassés ainsi que des veaux dans des simulacres de cloîtres volants.
D'où je m'étais posté, je observais les milliers de silhouettes avancer en rang unique, le long des escaliers extérieurs. La file humaine montait, puis redescendait le long d'une autre flèche, d'un seul pas, dans un rythme régulier que rien n'interrompait. Leur marche alimentait les bobines qui gonflaient à leur tour le cœur atomique. Une promenade sans fin, sans but, sans conscience non plus. Nos frères n'étaient plus que des fantômes d'hommes dont l'énergie vitale donnait sa puissance à l'occupant. Mieux qu'une couronne d'épines, un anneau de métal enserrait leurs tempes. Les pointes effilées pénétraient les crânes pour anesthésier leur volonté et utiliser leur énergie. Comment se délivrer d'une prison dont on n'a pas conscience ?
Cependant, nous savions depuis peu que l'étreinte du cerceau n'était pas continuelle. Elle se relâchait un court instant chaque soir, une demi-heure après le coucher du soleil. Sans ce répit, le psychisme humain se détraquait et détruisait le corps dans la foulée. Certains aventuriers partis en quête d'informations nous avaient rapporté la description d'hommes quittant le rang pour se jeter du haut des tours. En réponse à ces trop nombreux suicides infructueux pour les maîtres, les anneaux étaient desserrés quand le soleil se couchait.
C'est lors de cet instant de repos précieux pour l'homme que bientôt nous agirions.
Je n'allais pas tarder à assister en personne à ce moment d’accalmie. La longue file commençait à disparaître sous mes yeux. Elle pénétrait dans le bâtiment pour ne pas en ressortir.
La surface visqueuse dans laquelle je pataugeais prenait des couleurs moirées sous les reflets orangés des vapeurs opaques du ciel.

Un vrombissement sourd au loin m'arracha à ma contemplation. Je devais vite rentrer si je ne voulais pas être pris par les rôdeurs.
Trois machines se pointaient derrière les nuages. Elles détectaient la chaleur humaine et la seule chance d'échapper à leur poursuite était de rejoindre au plus vite le Contrôle, sous terre. Je me mis à courir, négligeant les éclaboussures nauséabondes. Un des rôdeurs m'avait détecté car sa vitesse s'était accélérée et je pouvais maintenant nettement identifier l'éclat mat du métal sombre des pointes qui cerclait la cabine. Les projecteurs cherchaient ma trace.
Je rentrais dans la première cheminée d'extraction venue pour y ouvrir le panneau d'accès à la bouche d'entrée du réseau. Je n'avais pas été vu mais il s'en était fallu de peu.

***



- N'oubliez pas que le point du jour est très précis mais difficile à percevoir car les nuages nous cacheront le soleil. C'est le dernier homme à entrer dans la cathédrale qui nous donnera le top départ.

Gidéon nous donnait les ultimes conseils avant l'assaut. Sa petite taille ne lui retirait aucune autorité. Il était un chef précieux car son esprit acéré se couplait d'une parfaite capacité à tirer profit de nos compétences.

Je mis mon casque de vol, boutonnai ma combinaison dont le cuir épais était difficilement manœuvrable, enfilai mes gants aux jointures armées de métal et positionnai mes épaisses lunettes de protection. Je faisais partie de l'escadrille des ailes-rapaces. Nous avions été choisis pour voler à l'intérieur de la masse nuageuse et piquer au moment crucial sur les tours pour y ancrer l'amarre des chaloupes volantes. Celles-ci n'avaient pas de moteur contrairement à nous. Elles étaient simplement destinées à recevoir les hommes libérés. A nous, les rapaces de ramener les embarcations chargée de nos frères au Contrôle.
Le plan était assez bien ficelé, mais le bémol à l'aventure était le temps. Il nous faisait cruellement défaut pour transborder des centaines d'individus en moins d'une demi-heure dans les chaloupes et les haler jusqu'au point d'arrivée.

***



Angèle tournait en rond autour de Gidéon. Son inquiétude se traduisait par une colère qu'elle ne réussissait pas à rentrer.

- S'ils ne sont pas revenus, c'est que tout a foiré ! Nous allons tout perdre : Nos hommes les plus entraînés, leurs ailes et les chaloupes !

Gidéon la regardait tristement. Que pouvait-il ajouter à un tel constat. Déjà, ils entendaient les moteurs bruyants des rôdeurs qui tournaient au dessus de la zone de Contrôle. Il était déjà trop tard.

***



Je n'y voyais rien, dans ce brouillard opaque, je n'avais pour seul repère que ma montre-boussole. Mon corps était raide de froid et pourtant je transpirais à grosses gouttes. J'inclinai mon aile droite, enclenchai l'impulsion qui forcerait l'allure du moteur et plongeai vers l'inconnu.
J’atterris avec chance dans un marais putride, mais à quelques mètres de notre base. Je me débarrassai avec hâte de ma carcasse volante et courrai à perdre haleine sentant déjà les lumières qui cherchaient à me coincer et avec elles la précision du tir des rôdeurs en pleine chasse.

J'avais sauvé ma peau. Mais tout le reste était un fiasco complet.
Épuisé, je gisais dans le sas en attendant que les vannes s'ouvrent. Les larmes ruisselaient sur mon visage. Je ne savais pas si la cause d'un tel désarrois était la fatigue ou le dépit.

Mes muscles me portèrent à peine sur le chemin qui me mena au quartier général. Je fus soulevé par des bras secoureurs qui me déshabillèrent et me nourrirent. Je dus m'endormir un court instant car je ne sus jamais comment je me retrouvai devant Gidéon.
Angèle me questionnait sans relâche. Je compris bien vite que j'étais le seul témoin revenu vivant. Seules les chaloupes pourraient sans doute être récupérées.

J'insistais :

- Je t'assure Angèle que nos frères n'ont pas bougé. Tout ceux à qui je parlais me regardaient comme si je n'existais pas. C'était un véritable cauchemar. Si je n'étais pas parti à temps, leur couronne se serait rétractée avant que je puisse m'en aller. C'est sans doute ce qui est arrivé aux autres rapaces. Il faut déjà qu'on comprenne le pourquoi de leur léthargie avant d'entreprendre quoi que ce soit de nouveau.

Quand Gidéon s'exprima enfin, sa décision était prise et mon aversion à l'idée de retourner dans ce lieu maudit n'eut aucun poids dans ma plaidoirie. Il avait bien-sûr raison et j'étais le seul à pouvoir y m'y rendre rapidement. Le seul en possession d'une aile encore en état et le seul parfaitement expérimenté.

Ma mission était facile à exprimer par des mots. Il me suffisait de pénétrer la cathédrale de soumission puis de revenir au QG après avoir tout fait pour savoir si nous avions une chance de libérer l'humanité. C'était si simple dit ainsi...

***



Depuis notre assaut, les rôdeurs circulaient avec régularité. Nous dûmes attendre quelques mois afin que leur activité se calme avant de déclencher mon intervention. Le temps pour notre rébellion de reconstruire de nouvelles ailes et d'endurcir et préparer les futurs rapaces.

J'avais caché mon aile derrière un pilier au sommet de la tour et je me glissais à la suite du dernier homme entré dans le bâtiment. Contrairement à ma précédente visite, je ne l'avais pas attrapé et coincé à l'entrée du colimaçon. J'étais arrivé quelques secondes plus tard. Cette fois, je devais observer leur comportement.
Il descendit des milliers de marches avant d'arriver dans la nef. Mais celle-ci n'avait rien de la vaste salle qu'on trouve habituellement dans une cathédrale. Je me trouvais dans une sorte de ruche. Les hommes avaient pris place dans des petites cellules équipées d'un lit, d'un écran et d'un livre. Des centaines de petites cellules jointes entre elles par un mince escalier occupaient tout l'espace. J'entrai dans la première venue.
La femme assise sur le lit tourna lentement la tête vers moi. Ses yeux étaient las et inexpressifs.
Ne sachant trop quoi faire, je me concentrai sur l'écran éteint et notait le livre à son chevet. Le titre était énigmatique : « Vases communicants ». La femme me regardait toujours de son air éteint et je pris conscience que le temps passait bien trop vite à mon gré. Je décidais d'agir.
Je m'assis à ses côtés sans éveiller de réaction visible de sa part. Après un soupir d'échauffement, je retirai mes gants et posai mes doigts gourds sur sa couronne de manière à bien appréhender l'anneau et je tirai de toutes mes forces de chaque côté. J'arrachai avec hargne les piques enfoncées dans son crâne. En agissant ainsi, je pouvais la tuer et je crus bien avoir réussi mon coup quand ses yeux se fermèrent. Mais elle se mit à souffler avec force et ma respiration égala la sienne. Quand elle ouvrit les yeux, elle me prit la main et je compris qu'elle me voyait enfin.

Je n'avais pas le temps de voir ou de constater plus, il me fallait nous sauver. Je dus presque la porter pour remonter vers le sommet des flèches. Heureusement nous avions noté que jamais les rôdeurs ne tournaient autour des cathédrales. La chaleur humaine y était trop forte. J'eus le temps de bien fermer tous les clapets de transport qui la maintiendrait à l'aile comme un vulgaire chargement avant de lancer mes moteurs à leur maximum. J'atteignis l'épaisseur des nuages avant que le ronronnement des premiers rôdeurs se fasse entendre.
J'avais sauvé mon premier frère. Et c'était une sœur.

***



La période suivant ma mission fut lourde de préparations. Le constat des pertes de la première expédition nous avait rendus prudents, mais personne n'avait baissé les bras. Nous avions besoin de nos frères pour la suite de notre plan. Sans eux nous étions condamnés à rester sous terre ad vitam aeternam.

Gidéon ne quittait plus les membres du conseil, un service d'espionnage avait été mis en place dès les lendemains du premier assaut. Il était évident que nos connaissances des lieux, des mouvements et des hommes eux-mêmes n'étaient pas à la hauteur de nos croyances. La sœur Crelle que j'avais sauvé lors de ma mission n'était pas une source d'information suffisante. Ses souvenirs du temps passé dans sa prison se résumaient à quelques films et livres lus. Nous en savions plus qu'elle.

Le conseil décida de privilégier un seul de nos deux espaces protégés qu'étaient les fumées et les souterrains. Les cieux avaient gardé trop des nôtres. Les sous-sols dans lesquels nous vivions seraient notre arme pour notre prochaine tentative. Libres de rôdeurs, ils pouvaient nous donner accès aux cathédrales si nous nous en donnions les moyens.
Nos usines souterraines furent largement mises à contribution pour construire les excavatrices pour réaliser les canaux indispensables et les bathyscaphes utiles pour véhiculer les équipes.
Des nouveaux engins créés spécialement pour l'opération avaient vu le jour. Il s'agissait de toboggans rétractables, qui dépliés pouvaient atteindre des centaines de mètres de hauteur.
Les chaloupes sauvegardées de notre entreprise précédente ne seraient pas cette fois utilisées pour le sauvetage, mais pour transporter nos hommes.

Notre prochaine expérience serait un tout pour le tout. Le conseil avait investi toutes les ressources de notre petite communauté pour concevoir et réaliser la formidable armada de machines destinées à sauver notre monde. Tous les survivants seraient engagés dans l'aventure. Seul, un groupuscule d'humains sélectionnés resterait reclus dans un cœur de pierre, dernier espoir pour l'humanité. Mais à quel prix.

***



Les ailes, servant de remorqueurs aux chaloupes, menaient les guerriers à l'assaut des citadelles. Tous étaient soldats, mais des combattants sans armes, sans boucliers. Uniquement vêtus du cuir indispensable pour résister au froid de l'altitude, ils attendaient assis par centaines, serrés les uns contre les autres au fond des embarcations. Les rapaces avaient été équipés de moteurs supplémentaires pour traîner la masse humaine. Au moment de l'abordage, trois chaloupes siégeaient au dessus de chaque cathédrale. Au signal du veilleur, elles déversèrent leur flots humains dans les tours qui s'agrippaient aux nuages. C'était comme si leurs flèches nous tendaient les bras.
Les hommes dévalèrent les escaliers pour se déverser dans les alvéoles. Rapidement, ils empoignaient les couronnes pour les jeter au loin et remonter avec eux leurs protégés. Le nombre de cercles retirés en ces quelques minutes était la clé du succès promis, mais il était aussi un risque. La quantité d'hommes pouvait devenir un handicap si l'encombrement bloquait leur échappée. Tous leurs gestes avaient été répétés des centaines de fois et en ce jour crucial, ils s’enchaînaient avec méthode et rigueur.

Une fois sur le toit, les premiers arrivés émirent un signal lumineux que réceptionna l'homme positionné sous terre, l’œil collé sur le périscope. Ce faisceau lumineux lança le départ de la grande armada.
Des dizaines de toboggans sortirent de terre et se déployèrent vers le ciel pour se positionner près des flèches. Du toit des cathédrales, les hommes se jetèrent dans les tunnels dressés vers eux emportant avec eux les frères qu'ils avaient sauvés. Un flux continu descendait vers les bas-fonds emportant hommes et ailes dans une cavalcade infernale. A l'arrivée, les bathyscaphes réceptionnaient les rescapés pour les emportés vers la ceinture.
En moins d'une demi-heure, notre contingent étaient en place en anneau tout autour de la cité, à l'abri des souterrains. En sécurité pour l'instant, nous nous trouvions loin des capteurs de chaleur humaine de nos ennemis qui ne passaient pas les profondeurs.

Dans notre secteur, nous étions près de mille à sortir des bathyscaphes. Comme mes compagnons, je contrôlais le bon cheminement de la trentaine de frères que j'avais délivrés, ceux-ci nous suivaient sans même chercher à parler. Leur cavale n'était pas aboutie et ils le savaient. La tension gagnaient tous les esprits pour les souder plus solidement.

L'alarme percuta nos tympans. Quand elle se déclencha nous nous levâmes d'un seul bloc, accompagnés de nos protégés, pour sortir de terre. Le succès de l'opération résidait dans la rapidité de l'action. Les rôdeurs, alertés par notre sortie étaient déjà en route, prêts à nous pulvériser à la première détection. Nous étions trop nombreux pour leur échapper.

Des milliers d'hommes s’extrayaient des sorties spécialement bétonnées pour ce jour. Tous se placèrent dans un ensemble parfait le long du haut pylône à l'agonie sur le sol. Nous allions ressusciter nos dieux protecteurs.
Chacun à son poste, il nous fallut quelques secondes pour installer les leviers et tire-forts. Alors, dans un geste si souvent rêvé, la force de milliers de bras et de machines souleva peu à peu le corps de notre dieu pour le remettre debout. Mais déjà les grondements des rôdeurs annonçaient leur venue proche.

Il nous fallait réussir à encastrer la base du pylône dans le socle qui le mettrait en phase avec les onze autres. Nous étions presque en place pour y parvenir quand un escadron de rôdeurs fit son apparition dans notre morceau de ciel.
Notre énergie en prit un sacré coup. Le pylône parut plus lourd. Trop lourd. Mais c'était sans compter sur notre volonté de croire en un monde meilleur à portée de nos mains. C'est cet espoir qui nous fit rester sous les tirs ennemis. Le dieu trouva sa place sous les projecteurs de nos tyrans qui nous bombardaient de projectiles.
Autour de moi les hommes tombaient.

Seule la chance me permit de rejoindre ceux qui avaient atteint les bouches d'accès de nos zones protégées. Sur l'écran du périscope s'affichait les désastres de la surface.
Notre dieu se dressait à nouveau contre l'ennemi mais il n'était que métal sans âme...

Soudain la terre se mit à trembler sous nos pieds. L'onde se propagea jusqu'à atteindre la base du pylône qui se mit à murmurer enfin.
Les projecteurs des rôdeurs s'éteignirent brutalement. Les engins perdirent de l'altitude et s'écrasèrent dans un bruit de tonnerre au dessus de nos têtes. Puis ce fut le silence. Seul, perdurait le doux murmure bienfaiteur.

Nous restâmes dans le calme, à l'écoute du monde. Quand nous fûmes certain que les rôdeurs n'étaient plus, nous pataugeâmes dans l'eau visqueuse sous un ciel ocre et gris qui s'assombrissait avec la pénombre. Au dessus de nos têtes levées, l'arc électrique de nos dieux criait au monde notre victoire. Jamais plus l'homme ne porterait de couronne. Nous étions redevenus libres.



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