L'histoire d'une histoire.
Tome long
Travaux en cours
Chapitre premier : L’introduction.
Je ne peux que plaire au dessein de Dieu. Car si je ne le peux pas, c’est qu’Il l’a voulu.
Je me réveillai sur un sol glacial. Mon crâne me faisait atrocement souffrir alors que j’ouvrai doucement les yeux. Ai-je fais une chute ? Ou suis-je ? Je n’ai aucun souvenir. Je me relevai péniblement, et effectuai un tour d’horizon des lieux. Je me trouvai dans une grande salle rectangulaire de métal, de plusieurs dizaines de mètres de long. Sur le mur le plus lointain de moi, une porte en bois, et au centre du mur perpendiculaire à celui-ci, une fenêtre derrière laquelle j’apercevais un paysage, trop loin de moi pour que je puisse le décrire en détail. Le sol métallique reflétait vaguement ma carcasse. Les deux autres murs étaient parfaitement lisses, et la salle, complètement vide. Aucun meuble, aucun détail ne venait attirer l’œil. 4 murs, une porte, une fenêtre, et moi. Conscient de l’intérêt quasi nul de l’endroit dans lequel je me trouvai, je me retournai et m’apprêtai à me diriger péniblement vers la sortie.
« Bonjour. »
La voix me stoppa net. A quelques mètres devant moi se trouvai un vieil homme, qui n’était pas là auparavant. Impossible qu’il ait pu franchir la porte et s’approcher de moi pendant les quelques secondes durant lesquelles je l’ai quittée des yeux. Ma tête était toujours très douloureuse, peut-être n’ai-je simplement pas fait attention ? Ou alors, est-ce une hallucination ?
« Je ne suis pas une hallucination, tu n’as pas de problèmes d’attention, et oui, je sais ce à quoi tu penses. Ou tout du moins, je crois le savoir, m’annonça le vieil homme, d’une voix calme. Un large sourire fendait son visage.
— Hein ? Comment est-ce possible ? Et où suis-je ? Qui êtes-vous ?
— Je comprends ton désarroi. Pour commencer par la dernière question, je suis ici pour t’aider à comprendre ce qui t’arrive. C’est-à-dire pour répondre à ces autres questions, mais aussi à celles que tu ne m’as pas encore posées. Pour faire court, tu es le personnage d’une histoire. Il s’agit d’un récit qui te mettra en scène dans diverses péripéties. Ainsi, la seule limite à ce qui pourrait t’arriver dès à présent est l’imagination de l’auteur. Cependant cela ne devrait pas t’effrayer, je ne crois pas qu’il ait l’intention de te malmener.
— Mais… C’est impossible ? Je suis bien vivant, je sens mon corps, mes pensées, j’ai des sensations, j’ai des émotions, je ne suis pas un personnage dans une bande dessinée, ou que sais-je ! m’exclamai-je.
— Et pourquoi un personnage ne pourrait-il pas ressentir tout ce que tu ressens ? Mais je comprends ton scepticisme. Ton instinct te force à penser que ce que tu vis est bien réel, qu’il ne s’agit pas d’une illusion. Mais qu’est-ce que le réel ? Et comment pourrais-tu le différencier d’une illusion dont tu es victime ? »
Je restais coi face à ses questions. Mes pensées étaient trop confuses pour que je puisse réagir. Je ne voulais pas croire ses paroles, mais pourtant ne trouvai rien à y redire. D’un point de vue logique et pragmatique, oui, c’est possible que je sois le personnage d’une histoire, et que tout ce qui m’entoure ne soit que le fruit de l’imagination d’un écrivain quelconque. En tout cas, cela expliquerait l’apparition soudaine du vieil homme. Mais pourtant, il y a bien quelque chose qui ne va pas. Si je suis effectivement le personnage d’une histoire dans laquelle des gens peuvent apparaître subitement, alors pourquoi donc devrais-je être surpris que cela se passe ? Pourquoi ne suis-je pas au courant des mêmes choses que ce vieil homme ? J’avais le sentiment d’avoir été transporté dans une histoire plutôt que d’avoir été créé pour elle.
« Ce sentiment vient probablement de ce que l’auteur voulait faire de toi. Un étranger, perdu dans un monde dont les règles lui sont inconnues. Si je connaissais mon sujet, je dirais que tu vas apprendre beaucoup de choses de cet univers à l’avenir. Mais seul l’auteur le sait. Quoi qu’il en soit, laisse-moi te demander de faire quelque chose, qui devrait te permettre d’éliminer tes doutes. Regarde cette fenêtre. Regarde-la bien, et décris-la-moi. Quelle forme, quels matériaux, combien de carreaux, dis-moi tout ce que tu peux sur cette fenêtre. »
J’observais la fenêtre sur le côté sans bien comprendre ou le vieil homme voulait en venir. Quel était le rapport entre cette fenêtre et la prétendue histoire que je vivais ? J’ouvris la bouche pour accéder à sa requête, mais sans qu’aucun son ne puisse sortir. Je ne savais pas quoi dire. Ou plutôt, je n’arrivais pas à formuler ce que je voulais dire. Je voyais la fenêtre, mais n’arrivais pas à la décrire, comme si une quelconque loi m’en empêchait.
« Je ne peux pas ! Je n’arrive pas à la décrire. Comment est-ce possible ? Pourquoi ? »
La confusion et mon air ahurit semblait amuser le vieil homme.
« Et bien, vois-tu, tu ne peux décrire cette fenêtre parce que l’auteur à décider de ne pas préciser exactement comment elle est. Si lui-même ne sait pas comment est cette fenêtre, comment un personnage de son histoire le pourrait ?
— Mais je sais comment elle est ! Je la vois, elle est juste devant mes yeux, je n’arrive simplement pas à verbaliser ce que je vois, mais je vois bien quelque chose ! »
Le vieil homme se mit à ricaner.
« Ho ho, en effet. Cela te semble incohérent parce que tu penses que l’auteur est le seul maître de l’histoire que tu vis. Mais c’est faux. Le lecteur à également son influence. C’est en fait lui, qui grâce à son imagination crée l’histoire à partir du récit que l’auteur en a fait. Lorsque tu regardes la fenêtre, il l’imagine, et donc, tu la vois. Sans toutefois pouvoir la décrire, car ce n’est pas le dessein de celui qui a écrit ton histoire. »
Son raisonnement me semblait faillible. Comment l’auteur pourrait-il savoir ce que le lecteur imaginerait à la lecture de son histoire ? Et si par exemple, le lecteur est aveugle, et qu’on lui raconte l’histoire, sera-t-il capable d’imaginer la fenêtre que je vois là ?
« Attendez, vous venez de dire « mon » histoire. Cela veut-il dire que j’en suis le personnage principal ?
— Bien sûr ! Je suis le seul autre personnage pour le moment, et qui pourrait s’attacher à un vieil homme comme moi qui sait tout sur tout ? Un jeune idiot perdu dans un monde aux règles qu’il ne comprend pas, voilà qui devrait permettre tout un tas de péripéties. J’espère pouvoir en avoir un aperçu de temps à autre. Et en attendant de se recroiser, je te souhaite bien du courage ! Au revoir ! Au fait, le code de la porte est 8642»
Le vieil homme disparut subitement, sans même un bruit, comme s’il n’avait jamais existé. L’idée que je sois devenu fou me traversa une nouvelle fois l’esprit. Je réessayais de décrire la fenêtre à voix haute, sans y parvenir. Visiblement, je n’ai pas rêvé. Ses derniers mots résonnaient encore dans ma tête. Le code de la porte ? J’étais donc prisonnier ? A quoi cela sert-il de m’enfermer derrière une porte verrouillée par un code, alors qu’il aurait suffi à l’auteur de la concevoir sans poignée tant que je devais rester à l’intérieur de la salle ?
En m’approchant de la porte pour sortir enfin de cet endroit métalliquement lugubre, je me rendis compte que la porte ne comportait aucun digicode. Ce n’était qu’une vieille porte en bois craquelée. Elle était si amochée que je parvenais à distinguer l’extérieur par certaines fissures entre les planches. Je tournai la poignée, et la porte s’ouvrit sans difficulté. Devant moi, un chemin pavé filait entre les petites collines qui composaient un océan de prairie qui s’étalait à perte de vue. Je fermai la porte derrière moi, et lançai mon pied pour le premier pas dans un monde que j’étais très loin de pouvoir imaginer.
16:27 - 18 sept. 2016
Je suis désolée, j'ai lu en début de semaine et j'ai étrangement été suffisamment occupé pour ne pas prendre le temps de faire mon commentaire.
Tout d'abord, il y a effectivement des fautes, notamment de conjugaison, que je laisse à d'autres bien plus doués que moi, le soin de relever.
J'aime beaucoup l'idée de ce début d'histoire avec notamment ces deux contraintes, la volonté de l'auteur et l'imagination du lecteur.
Il y a déjà plusieurs éléments abordés dont on aimerait connaître la signification, j'espère donc que tu nous proposeras une suite bientôt.
15:18 - 19 sept. 2016
Grossière erreur que le croire !
Un personnage qui n'est pas malmené par son auteur, est un mauvais personnage dans une mauvaise histoire ! (ou alors un PNJ !).
Le principe est assez intéressant et je me demande si tu t'appuies sur des "cours" ou de la documentation théorique pour t'appuyer dans ce projet.
Pour l'instant ça se lit. C'est assez intrigant pour donner l'envie de poursuivre la lecture (ce qui est plutôt une bonne chose pour un premier chapitre :D).
Deux gros défauts de forme, dont tu es sans doute déjà conscient :
- la forme du dialogue. Tu utilises un guillemet et un tiret simple ce qui est une aberration en terme de typographie :D
Je te conseille la méthode la plus simple pour les dialogues (qui n'est pas franchement orthodoxe mais qui fera l'affaire pour le moment... sauf si tu as envie de t'appliquer de suite et dans ce cas je te renverrai vers le tuto de Mike concernant les règles de typographie) :
utilise un cadratin pour chaque nouvelle ligne de dialogue : — (alt+0151)
Comme je l'indiquais, ce n'est pas une règle orthodoxe, mais c'est un compromis qui est assez souvent accepté (donc exit les guillemets).
Second point à améliorer d'urgence : la concordance des temps. C'est une des règles de base en matière de rédaction : tu ne peux slalomer entre passé et présent (sauf dans des cas très particulier et bien définissables... et donc assez complexes ><). Personnellement, je te conseille une narration au passé (c'est à dire avec imparfait et passé simple) qui est beaucoup plus intuitif et facile qu'une narration au présent (bizarrement on pourrait s'attendre au contraire, mais en fait non : la première personne du singulier au présent est selon moi la forme de narration la plus complexe et la moins jolie).
Si tu as besoin de plus de conseils ou de retours, n'hésite pas à en demander. Tu sais où nous trouver :D
"J'ai une âme solitaire"
21:27 - 19 sept. 2016
Merci pour les commentaires :)
Oui je fais un peu comme d'habitude : étant assez nul en matière de "technique" j'essaie de compenser avec une idée originale. Je ne m'appuie sur pas grand chose à part ce qui se passe dans ma tête, et quelques sources d'inspiration diverses, que je vous laisse découvrir :)
De quel genre de documentation théorique parles-tu dvb ?
Concernant la forme, pour le dialogue, j'ai bêtement suivi un résultat google, que j'imagine mauvais du coup ^^' Je vais faire avec ta technique, même si ça fait 5 fois plus de touche que d'utiliser un tiret, je suis la pour progresser après tout :)
Concernant la conjugaison, je savais que ça merdait, j'ai déjà refait 3 millions de fois certains temps. en fait j'ai maladroitement essayé de mettre au présent les "pensées" du personnage, et au passé la narration, mais je me rend compte que c'est pas toujours évident de différencier les deux, je devrais plutôt tout mettre au passé...
Merci en tout cas pour les retours, j'essaie de faire la suite cette semaine !
23:08 - 19 sept. 2016
Bah, ton tuto google est plutôt pas mal en fait. Il explique l'essentiel avec de bons exemples (je sais pas où tu es allé chercher tn combo guillemet / tiret du coup :D ).
Par documentation théorique, je pensais à des ouvrages ou des analyses de techniques d'écriture ou de création de personnages; c'est très à la mode dans certains internets ce genre d'ouvrages, c'ets pour ça que je me posais la questions :)
Et oui, le choix d'une narration entièrement au passé devrait te permettre d'être plus efficace :)
"J'ai une âme solitaire"
08:17 - 20 sept. 2016
Si en fait le combo guillement+tiret comme tu dis David existe, c'est la forme ancienne des dialogues. En fait c'est même la bonne forme, quand elle est correctement utilisée, seulement de nos jours on utilise plus largement une syntaxe dite "moderne" qui vire les guillemets pour ne garder que les tirets :)
Par soucis de clarté, je garderais juste les cadratins moi (mais ce n'est que moi, une de mes amies écrit avec la mise en page traditionnelle par exemple) :)
09:33 - 20 sept. 2016
Non, non, non, non : je parle de ce combo là :
« - Bonjour. »
« - Je ne suis pas une hallucination (...)
« - Ho ho, en effet.
avec guillemet et trait d'union au début d'une ligne de dialogue
Personnellement, j'utilise toujours la combinaison "ancienne" dans mes dialogues, car je trouve qu'elle est à la fois plus logique et plus facile à retenir une fois que tu l'as compris (puis entre nous : ça fait plus pro !).
"J'ai une âme solitaire"
10:01 - 20 sept. 2016
Ah oui, j'avais pas vu ça, au temps pour moi :)
Je préfère la mise en page moderne pour ma part, comme quoi ^^
11:49 - 20 sept. 2016
Et oui, et bien en fait ce combo vient du fait que ce tuto était visiblement trop difficile à comprendre pour moi :D Je corrige ça :) Merci !