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Eveil

Thème Frontière

  • 7 sujets
  • 145 réponses

20 juil. 2018 - 13:48

Travaux en cours

Second jet retravaillé, beaucoup modifié. Merci de ton long retour dvb, ton avis honnête m'a donné des pistes pour la réécriture, j'ai essayé d'accentuer le changement qu'induit la musique, d'appuyer le thème frontière et de virer les mots "agressifs" quand ils ne servaient pas la narration.

Eveil


V1



V2

Être, mais sans respirer. Flotter, flotter encore, ne rien souhaiter d’autre. Avoir la conscience vague d’un monde, de faire partie d’un grand tout. Contempler, sentir son cœur battre, apprendre à mouvoir ses membres, tout doucement. Les pensées traversent l’esprit, elles en repartent aussitôt. Elles effleurent la conscience, sans jamais perturber la torpeur heureuse du dormeur.
Prison d’esprit et de chair, tout songe est soigneusement égrené, libéré, envolé. Hirondelles voyageuses glissant sur l’azur céleste, à peine effleurent-elles le monde qu’elles sont déjà ailleurs, toujours plus loin. Et alors qu’elles disparaissent à l’horizon, en voilà d’autres, dans le clair-obscur de l’aube. Fantômes encore indéfinis, volatiles et incertains.

Il n’y a pas de passé, pas d’avenir, le moment présent suffit.
Bien à l’abri derrière la paroi rose, enveloppé dans l’œuf originel, si doux et si chaud, le temps passe, paisiblement. Comment peut-on voir, sans ouvrir les yeux ? À travers les paupières fines, le monde est composé de couleurs pastel, de teintes chaudes, chatoyantes, et de levers de soleil éternels.
La peau connaît une caresse perpétuelle, voluptueuse, comme un souffle léger sur la nuque.
Ne pas être et pourtant être enveloppé de la douceur de l’extase..

Être seul et pourtant, sentir tout ce qui existe autour de soit se mouvoir au rythme d’une pulsation. Il existe une musique, une musique bien particulière pour chaque respiration, chaque soupir, chaque mouvement. Il y a une musique pour le cœur qui bat, et une musique pour l’autre cœur, au-dessus de soi.

Qu’y a-t-il de l’autre côté ? Il y fait si froid, les bruits sont si forts. Les idées fusent, la parole monte. Il faut bouger, se dépêcher, désirer, y renoncer, refuser, accepter à regret, pleurer, continuer à sourire. Tant de virulence… Alors qu’il suffit de tout laisser couler.. Il suffit de ne pas être tout en étant tout. Renoncer totalement au contrôle.. ne rien laisser exister, si ce n’est ce bien-être languissant qui se diffuse, sans accroc, sans remous, irradiant à travers le corps, les membres et l’esprit.

Soudain, une vibration vient perturber l’inertie du monde. Cette onde crépite, résonne, frémis. Elle éveille les perceptions engourdies. Devant les pupilles assoupies, apparaissent du bleu, du rouge, du vert, qui se répand, recouvre l’espace et tapisse la chair. Arc-en-ciel sensoriel. Cela vient de l’autre côté, du monde si agressif. Les notes gonflent, rugissent, grossissent. Elles deviennent saillantes, douloureuses, avant de s’apaiser dans des sons graves et profonds. Cette entité si différente est néanmoins étrangement familière, comme un cœur qui bat, comme une respiration, comme une vie.
C’est un élément étranger, et pourtant, pourtant son contact est agréable. Comme un éveil des sens, comme un éveil au monde. Une main se met à tanguer légèrement, suivant le parcours de la musique enchanteresse. Puis un pied, une hanche. La mélodie et l’enfant jouent ensemble. Il est, et le monde interagit avec lui. L’autre côté vient de lui donner l’Existence.

Dans la chambre, Liszt joue son plus beau « Liebestraum ». La jeune femme étendue se redresse, posant la main sur son ventre avec un sourire émerveillée :
« Je le sens bouger ! »

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Message posté le 14:04 - 21 juil. 2018

Sur le fond du texte, j'ai du mal à faire le lien avec le thème "frontières". Mais c'est sans doute dû au côté pastoral qui ne me parle pas du tout ><

Sur la forme, je trouve que c'est un peu trop long. La côté languide et contemplatif marche très bien pour amener l'ambiance voulue. Sauf, qu'il est vraiment très étiré et qu'au bout d'un moment, je trouve qu'il atteint un point de rupture et qu'on finit par tourner en rond et s'ennuyer. Concrètement, ça commence à se voir dès lors que les répétitions et les motifs d'énumérations deviennent visibles.

Alors, j'aime assez la construction par vagues ("à quel moment...", "soudain..."), même si je trouve qu'elles sont amenées brusquement et que leur logique d'interruption est très vite diluée.

par exemple : "l'influx continu de stresseurs" arrive comme un cheveux sur la soupe (c'est pas beau comme mot "stresseur" ><). Il tombe comme un poids qui crève une surface lisse et liquide. Et pourtant, il ne laisse aucun remous, aucune trace de son irruption (puisque immédiatement suivi de "Il suffit de tout laisser couler.. Il suffit de..." et hop, on reprend immédiatement le rythme languide)

Pareil pour "Soudain".

"Soudain, une vibration, une caresse, une onde vient perturber l’inertie du monde. Cette onde caresse la peau, la joue, crépite dans la tête."

Dans cette syntaxe, il n'y a absolument rien de soudain, aucune "soudaineté" et l'inertie du monde créée par le texte n'est pas du tout chamboulée : les patterns restent identiques au reste du texte (répétitions, énumérations).

Pareil pour "feu d’artifice de sensorialité" (sensorialité, c'est moche aussi comme mot >< dans ce contexte) : la proposition est quand même très forte, évoque une saturation tonique de plusieurs sens à la fois. Or, tu te limites aux couleurs et aux caresses (le feu d'artifice, si on le prend comme tel fait vibrer le corps par son explosion, éblouit les yeux, gronde dans les oreilles, chatouille le nez avec l'odeur de poudre).

A mon avis, le côté sensitif du texte et son rythme doux gagneraient en réduisant un peu la taille (pas la peine de trop s'étaler au risque de complètement diluer la sensation) et aussi en s'attachant aux autres perceptions, l'odorat et l'ouïe (d'autant plus que la chute tourne tout de même autour de la musique). En plus, en le réduisant de volume, tu t'éviteras un bon paquet de répétitions et ça rendra le texte encore plus joli.

Car oui, c'est joli, imagé et délicat. Et l'ambiance voulue marche plutôt bien.

J'aime pas mais c'est joli :D



"J'ai une âme solitaire"
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Message posté le 12:09 - 22 juil. 2018

J'aime bien mais j'ai lu directement la V2. Je trouve que le thème Frontière est bien présent ^^.
Il n'y a pas vraiment de surprise, on devine assez vite ce qu'il en est, mais a description est jolie (comme dit dav ^^).

J'ai pas de remarques constructives à apporter XD


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